L’effort de recherche de la France s’établit à 2,23% du PIB en 2012, ce qui est non seulement insuffisant mais aussi d’une efficacité limitée selon l’OCDE. De plus, cet effort devrait ralentir en 2013. La France était 3ème pays scientifique en 1970, 5ème en 1985, 7ème en 1995, mais 15ème en 2012 (mesure de dépense intérieure de recherche et de développement par rapport au produit intérieur brut (DIRD/PIB)).
La DIRD, 46,5 Md€ en 2012, augmente de 1,4 Md€ par rapport à 2011. L’évolution de la DIRD devrait ralentir en 2013 (+0,5 % en volume) pour atteindre 47,2 Md€ du fait d’une croissance plus faible des dépenses des entreprises.
La dépense intérieure de R&D des entreprises (DIRDE) a augmenté de 3% en 2012 mais devait, elle aussi, ralentir en 2013. La DIRDE s’établit à 30,1 Md€ en 2012″, soit « une augmentation de 3 % (contre 4,1 % en 2011).
La dépense intérieure de R&D des administrations (DIRDA) est quasi stable en 2012 et s’élève à 16,5 Md€. Cette stabilité recouvre des situations contrastées : la dépense intérieure de R&D est en progression pour les universités (+1,9 %), augmente à peine pour les EPST mais se replie pour les EPIC. Il n’aura effectivement échappé à personne que ce sont les universités qui semblent être favorisées par le ministère. Quant aux EPIC, … il y a un (H)IC : ils sont « chargés » de davantage s’appuyer sur leur caractère Industriel et Commercial pour faire rentrer des ressources propres, ce qui n’est pas aisé en période de crise, pardon, de« mutation ».
Moyennant quoi, les dépenses de R&D des EPIC diminuent de 5,7 % en volume entre 2011 et 2012, « notamment en raison de lourds travaux de R&D qui s’achèvent et qui passent en phase de production » note le ministère (comprenne qui pourra). Ces dépenses s’établissent à 3,8 Md€ en 2012, représentant 23 % de la DIRDA. Notons qu’il y a un « dominant » chez les EPIC de R&D : le CEA. Le CEA civil a réalisé pour 2,4 Md€ de travaux de R&D en 2012, soit 63 % des dépenses intérieures de R&D engagées par les EPIC.
Dans le même temps, l’OCDE estime que l’efficacité de la recherche publique en France est insuffisante : la productivité de la recherche publique française est relativement faible et peu connectée aux besoins de la société et de l’économie. L’OCDE pointe du doigt un système universitaire français fragmenté, des liens « ténus » entre secteur privé et recherche publique et un retard dans certains domaines porteurs tels que les nanotechnologies et les biotechnologies, malgré des progrès récents (voir aussi http://science-innovation-developpement.com/depenses-publiques-privees-de-rd-cherchez-lerreur/ )
Rappelons que l’OCDE avait émis 4 recommandations principales :
- Consolider et professionnaliser les dispositifs de valorisation de la recherche publique,
- Rendre la politique de soutien à l’entrepreneuriat innovant plus sélective,
- Reconsidérer la générosité du crédit impôt recherche,
- Accroître les financements de la recherche sur projets par rapport aux financements institutionnels.
Dépenses intérieures de R&D | Effectif total R&D | Effectif de chercheurs | ||
En M€ | Évolution 2011-2012 en % | En ETP | En ETP | |
Entreprises | 30 100 | 3 | 246 700 | 156 600 |
Administrations | 16 500 | 0,1 | 165 300 | 102 500 |
Établissements publics | 9 200 | -2,2 | 82 600 | 46 200 |
dont : | ||||
– EPST | 5 300 | 0,3 | 57 900 | 29 900 |
– EPIC | 3 800 | -5,8 | 23 400 | 15 500 |
Enseignement supérieur | 6 600 | 2,6 | 76 500 | 53 300 |
dont : | ||||
– Universités sous contrat MENESR | 5 700 | 1,9 | 64 600 | 48 100 |
– Institutions sans but lucratif | 600 | 10,4 | 6 200 | 2 900 |
Total | 46 500 | 1,9 | 412 000 | 259 100 |
(source : MENESR)