Trouillomètre, pifomètre, universités et entreprises

Une discussion-débat avec Alain Mérieux et Khaled Bouabdallah a éclairé le déplacement lyonnais de l’atelier « Innovation et dynamique des territoires » de l’IHEST. Le grand entrepreneur lyonnais du monde de la santé et le président de la Comue Lyon-St Etienne (20 établissements, 17 écoles doctorales, 129 000 étudiants, …) ont traité des alliances pour l’innovation entre l’université, les entreprises et la métropoleAM KB Lyon .

La Comue Lyon Saint Etienne est une fédération d’universités, de grandes écoles et d’établissements de recherche. Sa stratégie est de faire en sorte que l’excellence soit plus visible et portée à l’international, en interaction avec les acteurs du monde économique et politique. Ces trois milieux ont donc un intérêt partagé. Il est clair pour lui, que l’avenir de l’université influe sur l’avenir du territoire d’où une politique d’attractivité définie et mise en oeuvre en commun. Se met en place une stratégie collective autour de la science, de la connaissance : formation et transfert vers le monde économique.

Pour Alain Mérieux, qui a beaucoup voyagé, les villes les plus performantes s’appuient partout sur le monde universitaire. Une entreprise a besoin d’un triangle sacré :

  • formation (initiale et permanente car il est nécessaire de se recycler sans arrêt) de ses collaborateurs,
  • innovation et technologie ,
  • vision internationale.

Ces 3 paramètres se retrouvent dans l’université. Se situant en région lyonnaise, il affirme que les politiques locaux ont compris l’intérêt de la science, avec une prise de conscience assez forte de la nécessité de s’allier entre académiques, industriels et politiques.

Le débat qui s’est engagé avec les auditeurs a mis en avant la quantité des mutations récentes dans l’écosystème universitaire, avec une succession de lois dans les 10-15 dernières années (Goulard, Pécresse, Fioraso,…) puis les lois ou discussions actuelles sur l’organisation territoriale.

Le modèle économique des universités doit évoluer : il est en bout de course car quasi uniquement budgétaire.

Alain Mérieux souhaite que la formation suscite l’apprentissage de l’innovation, par exemple via des parcours de créativité, et de redonner le gout du risque et de l’acceptation de l’échec, comme aux Etats-Unis. Il appelle de ses voeux davantage de transdisciplinarité, par exemple via des lieux, des campus où les gens se rencontrent. Il estime l’impact du numérique considérable mais parfois inquiétant.

Il termine avec l’humour, le bon sens et la sagesse qui lui sont propres par une citation de Mao, « Le poisson pourrit toujours par la tête », un conseil d’entrepreneur, « Ne jamais embaucher un type triste », et une règle de comportement en matière d’innovation et d’entreprenariat, règle transmise par son père, « Ne jamais oublier pifomètre et trouillomètre ».

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Voir aussi http://science-innovation-developpement.com/innovation-et-evolution-des-territoires/ , http://science-innovation-developpement.com/g-fioraso-et-linnovation-a-lihest/ , http://science-innovation-developpement.com/innovation-et-dynamique-des-territoires/ .

 

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