Technologies-clés et industrie du futur, pôles et PIA 3

L’innovation n’est pas seulement une nouveauté. Elle doit aussi créer de la valeur. C’est au monde économique, industries et services, qu’est dévolue cette mission de création de valeur.

Les « outils » publics d’aide à l’innovation et aux innovateurs sont nombreux et de divers types : opérateurs tels Bpifrance, mesures fiscales tels le CICE ou le CIR, structures tels les pôles de compétitivité ou les instituts Carnot, « dispositifs » tels le Programme d’investissements d’avenir (PIA) ou la Nouvelle France Industrielle (NFI), …

Cet écosystème complexe vit.

L’actualité récente en est la preuve.

Le rapport d’activité de l’Association des Instituts Carnot vient de sortir. Il souligne que les contrats de R&D avec les entreprises ont augmenté de 52 % entre 2010 et 2014. Un effort important pour développer l’activité et la notoriété du réseau Carnot à l’international est lancé. Les résultats de l’appel d’offre Carnot 3 devraient être connus en juin. Les 34 Instituts Carnot regroupent 15 % des effectifs de la recherche publique et 55 % de la R&D externalisée par les entreprises vers la recherche publique.

1605 Carnot 1

http://www.instituts-carnot.eu/livres/rapport-activite-2015/mobile/index.html

Une évaluation des pôles de compétitivité est en cours. L’objectif de cette évaluation dont les conclusions sont annoncées pour la fin du mois de juin est de mettre en cohérence cette politique lancée en 2004 avec celle de la Nouvelle France Industrielle resserrée autour de neuf priorités. Le ministre de l’Economie Emmanuel Macron a annoncé, mercredi 19 mai, lors des questions à l’Assemblée, sa volonté de déléguer la gestion de la plus grande partie des pôles de compétitivité aux régions. Aucun pôle de compétitivité ne sera supprimé : notre intention est, tout au plus, de déléguer leur gestion et leur animation aux régions, avec les crédits afférents. Toutefois, 9 à 10 d’entre eux continueront d’être coordonnés par l’Etat. Notre intention n’est pas de supprimer cette organisation, mais vous reconnaîtrez avec nous qu’il n’est pas réaliste d’animer, au niveau du gouvernement ou d’un ministère, plus de soixante-dix pôles de compétitivité.

http://www.localtis.info/cs/ContentServer?pagename=Localtis/LOCActu/ArticleActualite&jid=1250270801801&cid=1250270796406

Rappelons ici que les 9 priorité de la Nouvelle France Industrielle (NFI) sont l’économie des données, les objets intelligents, la confiance numérique, l’alimentation intelligente, les nouvelles ressources, la ville durable, la mobilité écologique, la médecine du futur, le transport de demain.

La Nouvelle France Industrielle représente 1 000 projets industriels innovants soutenus depuis 2013, 1,9 Md€ d’aides publiques apportées (PIA, subventions ou aides remboursables), 500 entreprises impliquées,  37 dirigeants d’entreprises chefs des projets des 9 solutions de la Nouvelle France Industrielle.

C’est dans ce cadre de la NFI que vient de sortir le rapport Technologies Clés 2020 qui dresse la liste des technologies clés sur lesquelles positionner les entreprises sur un horizon de 5 à 10 ans afin d’assurer un avantage de compétitivité et d’attractivité à la France sur les marchés en croissance. Ces technologies clés donnent l’orientation à moyen terme pour le développement des solutions de la NFI. Les cas concrets d’applications de technologies clés sont explicités dans ce rapport.

1605 Technos clés

Technologies Clés 2020 constitue un guide opérationnel pour les solutions de la Nouvelle France Industrielle et formule des recommandations susceptibles de favoriser le déploiement des technologies clés 2020, notamment à l’attention des PME. C’est un outil de prospective technologique pour la conquête de nouveaux marchés, qui identifie :

  • les marchés et usages en 2020 tels qu’on peut les estimer en 2016 par des analyses prospectives ;
  • les défis technologiques à relever par les entreprises ;
  • les facteurs clés de succès ;
  • les forces et faiblesses du tissu industriel et des ressources académiques pour investir le champ des opportunités signalées.

Ce rapport est organisé en 9 marchés : alimentation, énergie, environnement, habitat, loisirs et culture, mobilité, numérique, santé et bien-être, sécurité.

http://www.entreprises.gouv.fr/politique-et-enjeux/technologies-cles-2020

François Hollande en a profité pour rappeler, au delà du CIR, la mise en place d’un mécanisme exceptionnel de soutien à l’investissement, le suramortissement. Ce dispositif s’ajoute au 2 milliards d’euros de prêts de la Bpifrance aux industries du futur.

http://www.entreprises.gouv.fr/files/files/directions_services/politique-et-enjeux/nouvelle-france-industrielle/industrie-du-futur-dp-2016-05-23.pdf

Le Président a aussi indiqué que le PIA 3 va représenter 10 Md€ dont plus de la moitié sera consacrée à l’enseignement supérieur et à la recherche alors que l’autre moitié sera orientée vers la montée en gamme des entreprises et l’innovation. Ce troisième plan d’investissements d’avenir comprendra également une enveloppe en fonds propres pour continuer à soutenir le capital-risque et l’internationalisation des entreprises. Les projets les plus ambitieux doivent bénéficier d’un appui financier dès le début. Un fonds dédié aux grands défis industriels sera créé pour encourager l’innovation.

Emmanuel Macron, ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique, a insisté sur la nécessité de mieux articuler les actions de la NFI avec les pôles de compétitivité et annoncé qu’il fera prochainement des propositions concrètes pour simplifier l’écosystème avec Thierry Mandon, à la suite du rapport Berger (voir http://science-innovation-developpement.com/evaluation-du-soutien-a-linnovation-pour-un-gps-des-aides-publiques/ ).

Signalons enfin les travaux de La Fabrique de l’industrie.

Réalité augmentée, matériaux composites, usine virtuelle, impression 3D… Ces technologies font toutes partie du plan « Industrie du futur » d’Emmanuel Macron visant à relancer l’industrie en France. Mais comment se positionne le projet par rapport aux initiatives des autres pays ? C’est l’objet d’une étude publiée récemment par La Fabrique de l’industrie, think tank présidé par Louis Gallois.

Développé par l’Allemagne au milieu des années 2000, le concept d’Industrie 4.0 s’est peu à peu diffusé à travers le monde. « Smart manufacturing », « Industrie du futur » : il connaît aujourd’hui de nombreuses variantes et déclinaisons, mais ses promoteurs partagent la vision d’usines flexibles, intégrées, connectées, grâce notamment à une utilisation intensive des outils numériques.

La plupart des grandes puissances économiques mettent en place des politiques pour accompagner leurs entreprises dans cette évolution radicale. Toutefois leurs approches diffèrent en fonction de leurs traditions politiques, de leur champ d’intervention (formation, recherche, soutien à l’investissement), de leur niveau de centralisation, des technologies qu’elles privilégient.

Cette étude s’appuie sur l’étude de la littérature disponible sur un échantillon de pays (Allemagne, Royaume-Uni, Italie, États-Unis, Corée du sud, Chine).

http://www.la-fabrique.fr/Ressource/l-industrie-du-futur-a-travers-le-monde/

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