Je ne peux pas rester silencieux sur les récents évènements tragiques de Tunis. Comme je le signalais sur ce blog en février :
La Tunisie vit un processus de démocratisation qui, à ce stade, apparaît remarquable, ne serait-ce que par sa singularité régionale. Depuis le 17 décembre 2010, date du début de la « révolution tunisienne » (la phase purement « révolutionnaire » ayant duré jusqu’au 27 février 2011), la Tunisie a réussi à renverser un dirigeant autocrate (départ le 14/1/11), mettre en place un premier gouvernement transitoire (16/1/11) et une assemblée constituante (23/10/11), concevoir et voter une constitution (26/1/14), organiser des élections législatives (premier tour le 26/10/14) et présidentielles (premier tour le 23/11/14) et, enfin, se doter d’un gouvernement, approuvé par l’Assemblée des Représentants du Peuple le jeudi 5 février (166 voix pour, sur 204 inscrits).
J’étais au Bardo début février au moment de la mise en place du nouveau gouvernement. Je retourne en Tunisie début avril.
Personnellement, j’ai le sentiment que la cible des terroristes était plutôt le Parlement (surtout à un moment où la question sécuritaire était en débat) et le fondement de la nouvelle démocratie tunisienne, et non pas le Bardo et l’économie touristique, même si il est probable que l’impact sur le tourisme sera important. Comme le signale Anne-Clémentine Larroque (enseignante à Sciences-Po Paris) la vraie question de l’avenir, c’est de savoir comment les islamistes vont réussir à contenir les djihadistes.
Ces évènements renforcent ma motivation pour aider les collègues et amis tunisiens à conforter leur démocratie et se développer économiquement par des actions visant à refonder le système tunisien d’enseignement supérieur, de recherche et d’innovation agricoles.
Michel Bouvet
Les jihadistes ou islamistes extrémistes ou terroristes émanent des islamistes bien que n’aime pas cette expression d’islamiste ni de jihadiste car le jihad n’a rien à voir avec l’extrémisme religieux et l’islamisme est une pure invention orientaliste.
En Tunisie, deux écoles dominent l’islam politique : les frères musulmans via ennahdha et les adeptes de la chariâa façon wahabite. Ces deux grandes tendances ont prôné la violence avant le printemps arabe et après. Même si leurs leaders dénoncent publiquement la violence, ils ne font rien pour la contenir et je ne crois pas du tout qu’ils vont le faire. D’ailleurs le dialogue avec ses extrémistes est une mission quasi impossible car ils ont été endoctrinés dans la voie de la violence qui devient leur seule arme.
Solidaire avec les victimes de ses assassinats aveugles!
Solidaire avec ce pays, comme tous ceux avec lui, qui fait route vers la démocratie!