Je reçois de l’un de mes collègues et amis tunisiens le message suivant…
Je te remercie pour ta solidarité appuyée en ces moments difficiles que traversent la Tunisie et les Tunisiens. J’ai lu l’article que tu as joint à ton message, il traduit bien l’émergence de la perception peut être d’une autre forme de soutien au processus tunisien autrement que par les mécanismes actuels, FMI, Banque Mondiale, appui sécuritaire. Nous avons plutôt besoin d’une vision nouvelle des relations internationales et pour paraphraser un ami qui a publié un livre fort intéressant (esquisse d’un projet de société pour la Tunisie de l’après transition, Sémi Chérif) : des relations internationales plus équilibrées, reconnaissant aussi bien le droit des peuples que celui des individus, une nouvelle notion du profit intégrant les aspects sociaux, humains et culturels. Je suis persuadé qu’une partie importante des causes du terrorisme international actuel trouvent leurs origines dans la dissymétrie dramatique des relations internationales et la définition ego-centriste et primaire de l’intérêt des grandes puissances qui écrasent les peuples et les individus. Une autre partie non moins importante tient à notre myopie, nos comportements socio-culturels, l’exercice du pouvoir qui est encore trop marqué par la suprématie de la hiérarchie au dépend de la compétence, une institutionnalisation décisionnelle et opérationnelle insuffisante qui transforme l’arbitraire, dans sa valorisation du soi, en règle, et enfin, et c’est le plus important, l’absence d’une véritable cause du pays animée par une vision et un projet de développement sociétal, économique, et environnemental, et c’est là où le bât blesse, les groupes terroristes ont une cause, qui malgré ses dérives idéologiques au nom d’un islam que nous ne comprenons pas, leur permet de recruter des jeunes qui se trouvent perdus entre un passé qui a connu des époques glorieuses et un avenir incertain. La manifestation du terrorisme actuel est un symptôme de tous ces dysfonctionnements, le traitement de ce mal aura certainement une dimension sécuritaire, mais s’arrêter à ce niveau ne l’éradiquera pas.
Solidarité avec la Tunisie – Suite
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