Business France a récemment publié son Tableau de bord de l’attractivité de la France. Il a un objectif, mettre en regard les performances de la France avec celles de treize autres grands pays de l’OCDE, avec une méthode : focaliser sur les déterminants essentiels de l’attractivité et présenter de façon concise et claire leurs principales données pour, d’une forêt de statistiques, faire un jardin à la française. Qu’en beaux termes ces choses là sont dites !
De cette huitième édition, on retiendra deux grands enseignements.
Les atouts structurels de la France conservent, voire renforcent leur excellence.
La qualité de nos infrastructures reste incontestée ; y contribue le taux élevé d’investissement public en France, supérieur en 2016 à celui du Royaume-Uni ou de l’Allemagne. Deux exemples sont cités : l’électricité est l’une des moins chères d’Europe, et à très faible intensité carbone (merci l’électronucléaire, voire l’hydro-électricité) ; l’aéroport Paris-Charles de Gaulle est au premier rang européen pour le fret et au 2e pour le nombre de passagers (Eurostat, 2016). Quant à notre position géographique, au cœur de l’Europe et bénéficiant de trois grandes façades maritimes, elle fait de la France un « hub » à l’exportation de plus en plus prisé des entreprises étrangères, qui représentent déjà 30 % des exportations françaises.
La productivité horaire du travail a encore augmenté en 2016, particulièrement dans l’industrie manufacturière, et à un taux supérieur à la moyenne dans l’Union européenne. La France offre toujours des coûts d’exploitation avantageux comparés à ceux de ses principaux concurrents. Au surplus, l’accès des PME et des TPE aux crédits de trésorerie s’améliore.
Enfin, la France est une place financière de tout premier plan. Sur les huit premiers mois de l’année 2017, l’industrie du capital risque française a levé 2,7 milliards de fonds, soit près de 20% de plus que celle du Royaume- Uni (Dealroom, sept. 2017).
Cette solidité structurelle s’accompagne d’un dynamisme entrepreneurial et créatif, encore trop souvent minoré.
Les créations nettes d’entreprise sont bien supérieures à la moyenne européenne. La France est devenue une place de choix pour lancer sa start-up, grâce à des formalités de création d’entreprise simplifiées et à un dense réseau d’incubateurs et d’accélérateurs présents aux quatre coins du territoire. Le plus grand campus de start-up au monde, Station F, a ouvert ses portes à Paris cet été. L’écosystème « tech » français jouit désormais d’une forte reconnaissance internationale. La France est bien de plain-pied dans la 3e Révolution industrielle. Si elle n’a inventé aucun des GAFA, elle tire aujourd’hui pleinement parti des ressources qu’ils offrent – le secteur des TIC occupe ainsi le premier rang en termes de brevets déposés.
Cette audace entrepreneuriale s’accompagne d’investissements croissants dans la R&D. L’intensité en R&D, soit le rapport entre les dépenses intérieures de R&D et le PIB, est en progression constante depuis 2007.
Le dynamisme des activités de recherche et d’innovation ainsi que l’investissement dans le numérique et les TIC sont source de croissance et de gains de productivité. Ces facteurs sont également déterminants pour l’implantation d’entreprises à forte intensité technologique ou de connaissances.
L’intensité en R&D de la France est en progression constante depuis 2007. De plus, la France présente une spécialisation technologique dans des domaines technologiques porteurs, comme dans les biotechnologies ou les technologies liées à l’environnement.
La contribution des entreprises à ces dépenses s’accroît et la puissance publique s’implique fortement : le nouveau programme d’investissements d’avenir, centré sur l’innovation de rupture, est doté de 10 Md€. De même, elle se positionne à la 1ère place européenne et à la 3ème place mondiale du Top 100 Global Innovators de Clarivate Analytics : dix groupes français figurent parmi les 100 plus grands innovateurs mondiaux du palmarès 2016.
Les atouts et le dynamisme français se traduisent logiquement par la progression de notre attractivité.
Le nombre de projets d’investissement étrangers recensés par Business France a fait un bond de 16 % en 2016. La France continue d’occuper la première place en Europe pour l’accueil des projets industriels. Son attractivité se confirme également auprès des chercheurs étrangers et des étudiants étrangers en mobilité internationale (notamment en science informatique). Enfin, la satisfaction des investisseurs étrangers augmente significativement.
De 2014 à 2016, la France a accueilli 2 650 nouveaux projets d’investissements directs étrangers (IDE) sur l’ensemble de son territoire. Le volume total d’emplois créés, ou maintenus, en France grâce à ces IDE s’élève à 81 400 postes. Sur cette période, le volume moyen d’emplois créés ou maintenus pour 1 IDE est de 31 postes.
Pour autant, certains des atouts évoqués sont encore perfectibles et des faiblesses demeurent, dont ces investisseurs se font l’écho. Elles concernent l’environnement réglementaire, le coût du travail et la fiscalité. C’est justement sur ces enjeux que portent les premières grandes réformes engagées par le nouveau Président de la République. Ces réformes, et toutes celles à venir, en contribuant à faciliter la vie des entreprises et des entrepreneurs, devraient contribuer à changer l’image de notre pays et renforcer son attractivité.
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