Seulement 14 % des entreprises innovantes sont partenaires de la recherche publique (Insee)

Selon une étude de l’Insee, 14 % des sociétés technologiquement innovantes ont développé un partenariat avec la recherche publique dans le cadre de ces innovations : 12 % avec un établissement d’enseignement supérieur ; 8 % avec un organisme public de R&D (ou une institution privée à but non lucratif) et 6 % avec les deux types d’institutions. Il est également précisé qu’un partenariat avec la recherche publique est plus fréquent dans les activités scientifiques et techniques (29 %).

Insee

En outre, presque toutes les entreprises concernées par un partenariat avec la recherche publique (97 %) coopèrent avec la recherche publique française, mais pas toujours exclusivement. En effet, 20 % d’entre elles affichent un partenariat avec un autre pays d’Europe et 7 % avec un pays non européen. L’Insee constate que les sociétés partenaires de la recherche publique bénéficient presque toujours, et nettement plus souvent que les autres, d’un soutien financier public pour leurs activités d’innovation (90 % contre 43 %).

Selon cette étude, les sociétés technologiquement innovantes sont majoritairement engagées en R&D. Ainsi, elles sont 71 % à faire de la R&D. L’information-communication et les activités scientifiques et techniques, qui regroupent les services de R&D scientifique, sont les secteurs qui font le plus de R&D (plus de 80 % des sociétés), suivis de l’industrie manufacturière (75 %). L’Insee précise par ailleurs que :

  • plus de la moitié de ces sociétés développent en interne toutes leurs activités de R&D ;
  • moins de 10 % les confient complètement à d’autres sociétés (y compris une société du même groupe) ;
  • les autres les engagent tantôt au sein de l’entreprise, tantôt à l’extérieur.

Les sociétés de 250 salariés ou plus réalisent 77 % des dépenses de R&D interne alors qu’elles ne représentent que 8 % des sociétés technologiquement innovantes. L’industrie est le plus gros contributeur avec 60 % de dépenses de R&D interne, notamment la fabrication de matériel de transport (21 %) et la fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques (10 %).

Enfin, globalement, en 2012, les dépenses de R&D interne sont 2,7 fois plus importantes que celles de R&D externe et atteignent 28 Md€.

Les résultats présentés proviennent de l’enquête communautaire sur l’innovation (CIS 2012). Les sociétés implantées en France technologiquement innovantes entre 2010 et 2012 ont été interrogées sur la nature des activités qu’elles ont déployées sur cette période pour réaliser leurs innovations de produits et de procédés, ainsi que sur les dépenses que ces activités ont engendrées en 2012, dont la R&D constitue une grande part.

http://www.insee.fr/fr/mobile/etudes/document.asp?reg_id=0&ref_id=if26

 

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2 pensées sur “Seulement 14 % des entreprises innovantes sont partenaires de la recherche publique (Insee)

  1. C’est très intéressant.
    On peut se demander quel peut être l’intérêt d’avoir un partenariat avec la recherche publique.
    Et il y a de nombreux cas où cela peut être intéressant.
    Comme le note l’article, une des raisons de faire appel à la recherche publique est financière. Cela peut coûter moins cher d’utiliser les moyens publiques, laboratoires, installations, navires que de les louer à des sous-traitants qui ne sont pas agréés CIR.
    Une autre raison est de bénéficier de leur expertise lorsqu’on ne l’a pas, mais là, la propriété intellectuelle intervient. Souvent une entreprise française, à défaut d’être low cost, veut gagner des marchés grace à sa technologie, elle n’a donc pas intérêt à ce que la nouvelle technologie appartienne à la recherche publique et soit à la disposition de ses concurrents. Et si la propriété intellectuelle appartient à la recherche publique, l’entreprise a alors besoin que la recherche publique prenne les mesures nécessaires à la protection de celle-ci, même couteuses comme des procès, sinon cela ne sert qu’à donner à la concurrence le libre usage de la technologie qu’on a financé. La concurrence ayant le bénéfice et pas les coûts est alros avantagée, ce qui peut être contre productif.
    Finalement, c’est assez normal que les entreprises qui font appel à la recherche publique bénéficient d’un soutien financier publique car c’est la principale motivation.

  2. Bonjour Michel,
    « 14 % des sociétés technologiquement innovantes ont développé un partenariat avec la recherche publique dans le cadre de ces innovations  »
    « Il est également précisé qu’un partenariat avec la recherche publique est plus fréquent dans les activités scientifiques et techniques (29 %). »
    Les deux affirmations peuvent à première lecture sembler se contredire: où place-t-on le curseur entre activités scientifiques et techniques et sociétés technologiquement innovantes?
    A deuxième lecture, il parait évident que les structures académiques de recherche ne sont pas utilisées pour innover.
    Si tel est le cas, alors il faut se demander pourquoi. De quoi les entreprises ont-elles peur? De leur protection sur leur propriété intellectuelle?
    La Suisse est un exemple à suivre sur ce sujet avec la formule CTI. Voir https://www.kti.admin.ch/kti/fr/home/unsere-foerderangebote/fuer-forschende/f-e-projekte.html
    Deuxième avantage du CTI: l’étudiant, le doctorant, ou le post-doc se voient souvent offrir un poste dans l’entreprise au terme du contrat CTI.
    Vous avez parlé de rapprochement universités – entreprises?
    Cordialement vôtre,
    Laurent H. Selles