Sciences et agriculture : une actualité riche !

Un possible « parachutage » à la tête de l’Inra ? Un nouveau DGER au ministère. Deux missions dans le cadre d’Agriculture-Innovation 2025. L’actualité institutionnelle de la recherche agricole est riche !
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Signalons tout d’abord les velléïtés du DirCab de Stéphane le Foll, Philippe Mauguin, de succéder à François Houllier à la tête de l’Inra. Le mandat de François Houllier arrive à échéance le 27 juillet prochain. Il s’est porté candidat à sa succession le 19 mai et il a détaillé son programme. Mais la période est propice à ce que les personnels des cabinets ministériels cherchent à se replacer à des postes de responsabilité. Même si il n’est pas « règlementairement » nécessaire d’être docteur pour occuper le poste de président de l’INRA, il paraît préférable d’avoir une expérience et la culture de la recherche.

L’appel à candidatures en vue de pourvoir à la fonction de président de l’Inra a été publié au Journal officiel du 13 mai 2016. Rassurons-nous, Stéphane le Foll assure que les règles seront parfaitement respectées. Si c’est juridiquement évident, ça va mieux en l’affirmant, le précédent de l’Inserm étant sans doute encore dans certaines mémoires…

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Autre exemple de mouvement à partir de cabinet, c’est Philippe Vinçon, conseiller agriculture de François Hollande qui est devenu DGER (directeur général de l’enseignement et de la recherche) au ministère chargé de l’agriculture en remplacement de Mireille Riou-Canals, nommée à la Cour des Comptes.

Encore des Philippe, encore des François…
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Pour faire suite au plan Agriculture-Innovation 2025, voir http://science-innovation-developpement.com/agriculture-recherche-et-innovation/ , c’est un rapport proposant un plan recherche et innovation 2025 pour la filière forêt-bois qui vient d’être remis à Stéphane Le Foll et Thierry Mandon. Ce rapport propose 13 projets de R&D et d’innovation regroupés selon trois priorités :

  • accroître les performances du secteur par des approches systèmes ;
  • développer les usages et les nouveaux usages du bois dans une perspective bioéconomique en renforçant la compétitivité industrielle ;
  • adapter la forêt et préparer les ressources forestières du futur.

Comme le signal François Houllier, l’un des auteurs de ce rapport, ce rapport se penche explicitement sur la recherche, ce qui a d’ailleurs été salué par Thierry Mandon, pour qui le rapport est parfaitement en phase avec la SNR (stratégie nationale de recherche) ; ensuite, il aborde le secteur forêt-bois dans son ensemble, depuis les écosystèmes et l’amont productif (la ressource forestière) jusqu’à l’aval (transformation de cette ressource, construction, chimie du bois, nouveaux usages, etc.).

http://agriculture.gouv.fr/filiere-foret-bois-le-plan-recherche-innovation-2025

Le rapport Agriculture-Innovation 2025 ayant souligné l’enjeu important que représente l’exploitation des données numériques pour le monde agricole, comme rappelé par Stéphane Le Foll, Thierry Mandon et Axelle Lemaire, c’est Jean-Marc Bournigal, président d’Irstea, qui reçoit une mission pour mettre en œuvre un portail de données pour l’innovation en agriculture.

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Les objectifs sont, entre autres de permettre à des acteurs économiques innovants, notamment des start-up, de développer de nouveaux cas d’usage et des services à destination du monde agricole, dans des démarches d’innovation ouverte, ainsi que de permettre aux agriculteurs de conserver la maîtrise de leurs données.

http://agriculture.gouv.fr/lancement-de-la-mise-en-oeuvre-du-portail-de-donnees-agricoles

Car l’exploitation des big data rode aussi en agriculture, voir le compte rendu de l’audition de l’OPECST sur la place du traitement massif des données (big data) dans l’agriculture : situation et perspectives : http://www.assemblee-nationale.fr/14/rap-off/i2969.asp .

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Les 13 propositions du plan recherche et innovation 2025 pour la filière forêt-bois :

  • confier aux clusters et pôles de compétitivité une mission d’assistance des entreprises dans la mobilisation des financements européens ;
  • développer une force de lobbying française au niveau européen ;
  • les actions d’animation, d’étude, de recherche et d’innovation du FSFB (Fonds stratégique de la forêt et du bois) pourraient être gérées conjointement par l’Ademe ;
  • renforcer la communication sur les outils de financement disponibles ;
  • confier à un acteur public (par exemple le GIP Ecofor ou le FCBA en s’appuyant sur les pôles de compétitivité) la réalisation d’une étude approfondie des capacités et des financements RDI. Il est proposé de constituer une base de données nationale pour répertorier l’ensemble des projets RDI ;
  • accroître les dotations d’État pour l’aide à l’innovation destinées à la filière forêt-bois et distribuées par Bpifrance (de l’ordre de 4,4 M€ en 2015) ;
  • renforcer l’attractivité du FUI pour la filière ;
  • encourager la création de fonds d’amorçage non sectorisés et les inciter à investir dans les entreprises innovantes de la filière forêt-bois ;
  • doter la filière forêt-bois d’un véritable outil de financement des actions de développement et d’innovation de l’amont forestier ;
  • amplifier de manière significative le rôle de la maîtrise d’ouvrage publique pour accroître les débouchés des filières de production de matériaux biosourcés ;
  • renforcer les activités de recherche des EPST, des établissements d’enseignement supérieur et des centres techniques industriels sur les composants et matériaux de la construction bois ;
  • alléger et accélérer les processus de certification des produits à faible empreinte carbone pour faciliter et encourager l’innovation ;
  • fédérer, structurer et amplifier les recherches en chimie du bois.
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