Robots et humanité

Les technologies robotiques se développent. Les robots arrivent dans notre vie. Mais, à l’instar du numérique, on pourrait dire que la robotique n’existe que par ses usages… La question des relations homme-robot mérite d’être traitée.

Les transferts de connaissances concernant le fonctionnement des robots et leurs impacts relationnels devraient être transmis de manière adaptée pour chaque public cible. Ces connaisances devraient être sélectionnées selon leur pertinence et importance et accompagnées de connaissances sociales interdisciplinaires. Pour avancer sur ces sujets, un atelier a été organisé par deux fondations (TA-SWIIS et Science et cité) liées aux Académies suisses des sciences. Six thématiques ont été traitées :

LES ROBOTS DANS L’ÉDUCATION
LES ROBOTS DANS LES SOINS 
LES ROBOTS ET LE DROIT 
RELATIONS HOMME-MACHINE 
HISTOIRE ET CULTURE DES ROBOTS 
DESIGN ET INGÉNIERIE 

Les recommandations qui sont issues des 3 dernières thématiques sont les suivantes…

Relations homme-machine 

Les transferts de connaissances concernant le fonctionnement des robots et leurs impacts relationnels devraient être transmis de manière adaptée pour chaque public cible. Ces connaissances devraient être sélectionnées selon leur pertinence et importance et accompagnées de connaissances sociales interdisciplinaires. 
L’État a son rôle à jouer dans l’information aux citoyens afin que ceux-ci soient plus informés de ce dont il est question avec les robots sociaux. 
La transparence est essentielle pour une interaction humain-machine réussie. 
En ce qui concerne le système de valeurs, des discussions comme celles qui ont eu lieu dans le domaine de la médecine reproductive sont nécessaires et devraient avoir lieu régulièrement. 
L’interaction homme-robot, mais aussi l’interaction homme- homme sont importantes. Des conférences et ateliers devraient être organisés afin d’assurer une réflexion et une information au sein de la population. 
L’aspect philosophique des relation homme-machine ne devrait pas être négligé et devrait faire l’objet de recherches. 
L’utilisation des robots ne devraient pas être « subie » mais devrait être réfléchie quant aux opportunités et aux risques que cela encourt. 
Les robots devraient être fabriqués en vue d’améliorer la qualité de vie et non pas la perturber. Ils devraient être pensés éthiquement, prévenir la discrimination et les stéréotypes. L’interaction sociale ne devrait pas devenir un luxe. 
L’influence que les robots sociaux peuvent avoir sur le comportement des enfants et des adolescents devrait être étudiée et suivie, ainsi que la réelle influence des robots sociaux sur la vie sociale des citoyens. 

Histoire et culture des robots 

Il faudrait encourager des modèles « open source » pour le développement de robots (modèle poppy) afin d’augmenter la transparence et propager les valeurs qu’il y a derrière. 
Il faudrait inscrire le développement de la robotique dans un contexte plus large et considérer « ce qui se cache derrière » : consommation d’énergie, consommation de matériel. 
Tout le monde devrait être capable d’effectuer des réparations faciles sur les robots et ainsi de diminuer l’effet d’obsolescence programmée. Ceci impliquerait donc de valoriser les filières techniques : enseigner à réparer les robots comme culture générale. 
Il faut penser aux métiers du futur, aux futurs emplois liés à l’arrivée des robots. Il serait aussi nécessaire d’établir la balance entre perte d’emplois et diminution des tâches pénibles. 
Il faudrait interdire les robots dans les domaines répressifs (militaire, police, etc.) 
Les robots sont aussi producteurs de savoir et de culture (que l’humain peut utiliser et que lui seul ne pourrait pas produire), ce qui peut mener à un gain de temps considérable, une valeur ajoutée. Il faudrait cependant définir plus clairement ce qu’est un robot. 
Il faudrait instruire les citoyens afin qu’ils connaissent les apparences différentes des robots et qu’ils puissent ainsi les reconnaitre. 
Les médias ne devraient pas toujours parler des modèles de robots « humanoïdes ». 
Si les machines commencent à ressembler à des êtres humains, il serait alors nécessaire de leur donner de la « dignité » pour empêcher toute forme de maltraitance qui pourrait ensuite se répercuter sur les humains. 
La capacité à utiliser les robots pour améliorer l’inclusion des personnes qui souffrent d’un manque d’intégration dans notre société ou encore leur potentiel à être utilisés en vue du développement durable devraient faire l’objet de recherches. 
Les personnes devraient pouvoir choisir si elles veulent ou non s’entretenir ou avoir à faire avec un robot. 

Design et Ingénierie 

Il faut assurer une transparence au niveau du principe fonctionnel des robots, de l’évaluation des risques liés à la protection des données ainsi que des responsabilités. Il faudrait promouvoir des projets plus indépendants et plus démocratiques concernant le stockage et l’utilisation des données (rôle des responsables de la législation). 
Les organisations collectant les données devraient être obligées à informer de l’usage qu’elles en font. 
Les établissement d’enseignement devraient sensibiliser les futurs développeurs de robots face aux risques et au domaine sensible de la protection des données. 
Les utilisateurs devraient s’impliquer et communiquer aux déve-oppeurs le plus tôt possible les formes et caractéristiques des robots qu’ils considèrent appropriées pour les différents usages. Les développeurs devraient être à l’écoute des utilisateurs. 
Les matériaux utilisés pour le développement des robots devraient être sans danger pour les utilisateurs et pour l’envi- ronnement. Les robots devraient pouvoir être réparés facilement. 
Des psychologues devraient être impliqués dans le processus de fabrication des robots afin d’informer sur les chances et les risques des différentes caractéristiques qu’ils peuvent avoir. 
En tant qu’utilisateurs, nous devrions avoir le droit de refuser ou de demander l’utilisation de robots. Un robot doit créer un bénéfice / une réelle valeur ajoutée (ex. innovation sociale). 
Si un robot humanoïde est développé, l’être humain doit être au centre des préoccupations. (Approches de conception centrées sur l’homme). 
Il est nécessaire de garder un œil sur les demandes et les besoins européens, ainsi que de sensibiliser la société sur d’éventuelles dépendances « étrangères ». 
La recherche et les infrastructures locales devraient être renforcées et encouragées. 
Il faut lancer des recherches pour savoir dans quelles circonstances l’utilisation de l’IA au travers des robots est bénéfique et réellement nécessaire, de même que pour les apparences physiques des robots et leurs aptitudes sociales. 

https://www.ta-swiss.ch/Focus-Robots-Broschuere-fr-web.pdf

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