Ah, l’« uberisation » de la société… Que de bêtises n’a t’on pas dit en ton nom !
L’arrivée d’Uber dans le secteur des mobilités a engendré l’apparition de 12 000 VTC en trois ans en Île-de-France. Airbnb et Abritel offrent respectivement 176 000 et 74 000 hébergements en France. Demain, cette vague touchera d’autres secteurs (santé, banque, transport sans chauffeur, …).
Une vague d’innovations, portée par le numérique, déferle, créant de nouveaux marchés et en modifiant profondément d’autres.
Ces innovations disruptives bouleversent l’économie : les premiers acteurs arrivés peuvent acquérir des positions dominantes décisives et faire disparaître d’autres marchés et leurs acteurs. Les pouvoirs publics n’ont pourtant pas encore de doctrine claire sur ces ruptures, alors même qu’une position attentiste pourrait avoir un coût économique et social considérable et conduirait à une perte de compétitivité et de souveraineté.
France Stratégie, qui vient de voir Michel Yahiel arriver à sa tête, lance un nouvel exercice pour éclairer le débat en amont de l’élection présidentielle en offrant, sur une quinzaine de questions, des options pour des actions à conduire au cours des prochaines années.
Ce projet « 2017-2027 » vise à analyser les enjeux de la prochaine décennie, examiner les grands choix qui s’imposent au pays et les orientations qui s’offrent à lui. Après la publication de 13 notes d’enjeux, France Stratégie présentera d’ici le mois de février une quinzaine d’actions critiques.
Selon France Stratégie, pour assurer une capacité d’innovation au niveau national et faciliter l’adoption de nouveaux usages, l’État doit se doter de mécanismes de réponse à la disruption. Deux options sont envisageables.
Option 1 : Recourir à l’expérimentation, une transformation par essai et erreur
Option 2 : Définir une régulation souple qui laisse l’initiative aux innovateurs
Le choix pourrait se faire secteur par secteur, en fonction du degré d’innovation requis. Quelle que soit l’option choisie, un partage de données avec les administrations sera nécessaire pour préparer l’évolution de la réglementation à l’issue de la phase de déploiement, avec pour objectif, selon les cas, de favoriser une diffusion rapide de l’innovation ou un meilleur contrôle de ses effets.