Bertrand Monthubert a récemment remis à Najat Vallaud-Belkacem et Thierry Mandon le Livre Blanc de l’enseignement supérieur et de la recherche. Ce Livre Blanc définit la stratégie de la France dans le domaine de l’enseignement supérieur et de la recherche et précise les mesures mises en œuvre dans le cadre de cette stratégie ainsi que les moyens nécessaires.
Il reprend les éléments de la Stratégie nationale de l’enseignement supérieur (StraNES) et de la Stratégie nationale de la recherche (S.N.R.). Ces deux grandes stratégies à 10 ans étaient prévues dans la loi Enseignement supérieur et Recherche du 22 juillet 2013. Elle sont censées établir une feuille de route pour l’E.S.R., et sa mise en œuvre opérationnelle a débuté. Cette loi prévoit également, dans son article 17, la réalisation d' »un livre blanc de l’enseignement supérieur et de la recherche [présenté] par le Gouvernement au Parlement tous les cinq ans. »
Ce Livre blanc de l’enseignement supérieur et de la recherche vise donc à articuler la Stratégie nationale de la recherche, la Stratégie nationale de l’enseignement supérieur, la Stratégie nationale des infrastructures de recherche, ainsi que la Stratégie nationale de culture scientifique, technique et industrielle en cours d’élaboration.
Il présente le bilan des premières mesures de mise en œuvre de la S.N.R. et de la StraNES. Il identifie les enjeux à venir et prioriser les actions au sein de ces stratégies à 10 ans et établit une programmation budgétaire sur le court et le moyen terme, pour l’application de ces deux stratégies.
Il convient de signaler que dans son avis sur ce Livre blanc, le Conseil Supérieur de la Recherche (CSR) note que cette stratégie reste cependant très centrée sur les opérateurs publics et il y aurait intérêt à y introduire les opérateurs privés. S’agissant du quantitatif, il appelle de ses vœux une loi de programmation sur 5 ans qui devrait viser à atteindre à cette échéance les 3% du PIB dont 2% au titre des investissements privés et 1 % au titre des investissements publics pour la Recherche.
Il est très intéressant de noter aussi que, s’agissant de la volonté d’accroissement du nombre d’étudiants dans les premières années, le CSR attire l’attention sur le fait qu’une telle action doit nécessairement être précédée d’une réflexion sur l’insertion future de ces étudiants, sur la méthode de l’enseignement dispensé et sur le rôle et la fonction des enseignants-chercheurs. Quelques tabous universitaires seraient-ils en train de tomber, en particulier le statut des enseignants-chercheurs… ? Dans le même esprit, le CSR considère également qu’il importe de renforcer l’employabilité des étudiants formés par la recherche.
Il convient de mentionner aussi la future présentation (le 27 mars ?) du Livre Blanc Société Enseignement Supérieur Recherche élaboré sous l’égide de l’association ALLIS.
Sur la SNR et la StraNES, voir aussi d’autres articles de ce blog :
http://science-innovation-developpement.com/la-strategie-nationale-de-recherche-publique/
Sur ALLIS et le Livre Blanc Science-Société
http://science-innovation-developpement.com/pour-un-livre-blanc-sciences-societes/