La gendarmerie nationale a récemment dévoilé l’Agenda 2022 de son plan stratégique de recherche et d’innovation lors de la deuxième réunion de son conseil scientifique. Selon les mots de son Directeur général, le Général d’Armée Gérard Lizurey, cet Agenda 2022 traduit par secteur scientifque clé, les besoins exprimés par les gendarmes sur le terrain en opportunités de modernisation technologique. Le milieu de la défense a toujours été actif en matière de préparation du futur. Même si la Gendarmerie Nationale dépend désormais du Ministère de l’Intérieur, elle conserve un ADN militaire, notamment pour la prospective.
Selon cet Agenda, sept axes scientifiques et technologiques clés ont ainsi été identifiés : le numérique, le Big data, le cyber, l’intelligence artificielle, la robotique, l’homme augmenté, l’identification humaine. Ils font l’objet d’un effort continu de recherche et d’innovation, jalonné régulièrement d’étapes « terrain ». Ainsi, si l’homme augmenté est un axe scientifique et technologique de long terme, les briques accessibles à court terme pour augmenter la protection du gendarme sont exploitées concrètement sur le terrain au fur et à mesure de leur disponibilité. Cet ensemble repose sur une posture constante de veille anticipative, pour ne pas négliger la recherche fondamentale et rester à l’afût des technologies de rupture.
Le plan stratégique de recherche et d’innovation planifie d’ici cinq ans, par technologies clés, les jalons à franchir en soutien de la modernisation technologique de la gendarmerie nationale. Il est décliné plus précisément sur les deux prochaines années où il présente une véritable programmation calendaire. Évolutif, il est revu chaque année.
L’approche capacitaire est le fil directeur de cet Agenda 2022.
Pour ne traiter que cet exemple, les axes prioritaires et principaux sujets de R&I pour la cyber sont :
- Les tests opérationnels sur l’analyse de contenu de page Web en 2018
- Les travaux sur la collecte de données en source ouverte en 2019
- Le développement continu d’outils de veille internet, tout particulièrement sur le Darknet
- Les tests opérationnels du Wifcatcher en 2018
- Les objets connectés et leurs vulnérabilités pour 2019-2020
Signalons aussi que l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN), avec ses 230 personnels dont plus de la moitié titulaire d’un master scientifique ou d’un doctorat, rassemble sur un même site 40 disciplines scientifiques : de la biologie à la cryptologie en passant par la génétique, la médecine légale, la toxicologie, la chimie, l’informatique, les véhicules ou encore les explosifs ou l’intelligence artificielle.
Le document Plan stratégique de recherche et d’innovation présente aussi de nombreux projets de R&I en cours.
Au sein de la Gendarmerie Nationale, la recherche et l’innovation reposent sur un édifice consolidé, au sommet duquel se place son Conseil scientifique qui ouvre un espace de parole sans tabous avec des personnalités extérieures. Pièce récente mais centrale, l’Observatoire national des sciences et des technologies (ONST) en lien avec la délinquance déploie une plate-forme partenariale avec le monde extérieur, services publics et industries de sécurité et de défense, qui complète les partenariats conclus avec de grands centres de recherche. La chaîne « anticipation, recherche et technologie va puiser la matière dans toutes les unités de la gendarmerie pour assurer une vision partagée des priorités de recherche scientifique et technologique avec des ateliers de performance qui font remonter le large éventail des innovations de terrain (participatives). Enfn, la mission numérique donne le tempo de la transformation numérique.