En France, comme en moyenne dans l’UE, c’est 2/3 de la R&D qui est réalisé dans les entreprises. Mais quelles sont les caractéristiques socio-professionnelles de ces chercheurs ? Des éléments d’analyse sont présentées dans une note du MESRI reprise en partie dans cet article.
Une forte croissance du nombre de chercheurs en entreprise entre 2007 et 2015
En 2015, parmi les 348 000 personnes travaillant en entreprise aux activités de R&D en France, 226 000 occupent la fonction de chercheur. Il leur correspond l’équivalent de 166 000 chercheurs à temps plein dans leur activité recherche, soit 73 % de leur temps de travail pour la R&D.
La forte croissance annuelle du nombre de chercheurs en personnes physiques, entre 2007 et 2013, s’atténue de 2013 à 2015 (resp. + 8,2 % et + 1,4 % en moyenne).
Parmi les chercheurs en entreprise, les femmes (20 %) sont dans l’ensemble plus jeunes que les hommes
Les chercheurs en entreprise sont, dans l’ensemble, relativement jeunes, la moitié d’entre eux ont moins de 39 ans. En 2015, près de 46 000 chercheures, 20 % de l’ensemble des chercheurs, mènent leur activité de recherche en entreprise. Elles sont mieux représentées dans les tranches d’âge les moins élevées : 2 4 % des chercheurs de moins de 35 ans sont des femmes, contre 14 %, pour ceux de plus de 50 ans.
Plus de la moitié des chercheurs en entreprise sont diplômés d’une école d’ingénieurs
Les entreprises déclarent employer environ 127 000 diplômés d’une école d’ingénieurs et 27 000 titulaires d’un Doctorat pour les travaux de R&D en 2015, soit respectivement, 56 % et 12 % de leurs chercheurs. De plus, 17 % des chercheurs en entreprise sont titulaires d’un Master/DEA/DESS. La promotion interne permet à 14 000 salariés d’accéder à la fonction de chercheur, avec un diplôme de niveau Bac+2 maximum , soit 8 % des chercheurs.
En entreprise, la part des femmes est plus élevée parmi les chercheurs issus de l’université. Elles représentent un tiers des chercheurs titulaires d’un Doctorat et plus du quart de ceux titulaires d’un Master. En revanche, parmi les chercheurs diplômés d’une école d’ingénieurs, la part des femmes est de 17 %.
Les principales disciplines de recherche en entreprise sont les moins féminisées
Les disciplines de recherche des chercheurs en entreprise se concentrent sur les Sciences de l’ingénieur / Mathématiques / Logiciel et Physique. En 2015, quatre chercheurs sur cinq travaillent dans ces domaines, par ailleurs les moins féminisés. Les femmes sont plus nombreuses que les hommes en sciences médicales / biologiques et la parité est observée en sciences humaines / agricoles. La place relative des femmes découle des filières de formation, voir aussi l’enquête de la CDEFI sur la place des femmes dans les formations d’ingénieurs http://www.cdefi.fr/fr/actualites/chiffre-du-mois-les-femmes-et-lingenierie .
Les caractéristiques socioprofessionnelles des chercheurs en entreprise sont très dépendantes du secteur de recherche de l’entreprise
En 2015, 56 % des chercheurs en entreprise mènent leur activité de R&D dans les secteurs de recherche des industries manufacturières. La moitié d’entre eux ont moins de 41 ans et ils consacrent plus de 80 % de leur temps de travail à la R&D. Dans les secteurs de recherche des services marchands, la situation est autre : les chercheur s sont en moyenne beaucoup plus jeunes et ne passent que 60 % de leur temps de travail à la R&D.
Les secteurs de recherche des industries chimique et pharmaceutique rassemblent la plus grande proportion de femmes parmi leurs chercheurs (resp. 48 % et 59 %). À l’opposé, la part des femmes est de 13 % dans l’industrie automobile et les services informatiques et d’information.
Les titulaires d’un diplôme d’ingénieur représentent respectivement 72 % et 58 % des chercheurs des secteur s de la construction aéronautique et spatiale et l’industrie automobile. En revanche, la part des titulaires d’un doctorat y est inférieure à 10 % alors qu’elle est de 43 % dans le secteur pharmaceutique.
Parmi les chercheurs en entreprise 5 % sont de nationalité étrangère, issus pour près de la moitié de l’UE
Environ 12 0 00 chercheurs de nationalité étrangère mènent leur activité R&D dans une entreprise implantée en France, soit 5 % des chercheurs en entreprise. Cette proportion est de 7 % chez les femmes et de 5 % chez les hommes. Ils sont à 42 % issus de l’Union européenne, à 29 % d’Afrique et à 14 % d’Asie.