La prospective est un art très difficile, surtout lorsqu’elle concerne l’avenir, disait un humoriste. Le développement du numérique peut laisser penser qu’en matière de prospective technologique, seule l’imagination sur les usages et services fournit la limite. Mais il ne faut pas oublier des technologies qui peuvent apparaître plus traditionnelles et moins innovantes mais néanmoins toujours nécessaires, telle la mécanique.
Le CETIM et la FIM ont identifié les technologies estimées prioritaires pour l’industrie mécanique à l’horizon 2020. Sans aller dans le détail des 53 technologies présentées, qui constituent une véritable architecture pour détecter les tendances et aider l’industrie à anticiper et à faire les bons choix, il est intéressant de détailler les cinq tendances majeures identifiées.
L’avènement du numérique modifie les usages
L’entreprise est désormais réellement étendue et utilise largement les technologies du numérique au service de ses procédés et de ses produits, pêle-mêle les robots intégrés dans le système productif, les machines intelligentes, la fabrication additive, le chaînage la simulation et l’optimisation numérique, associées au calcul intensif, la qualification virtuelle, le design et la réalité virtuelle, …
La conception et la fabrication sont intimement liées
La conception dépend directement des technologies de fabrication utilisées : en changeant de procédés, on change de produit. Fabrication additive, mise en œuvre des composites thermoplastiques et assemblage multimatériaux, épaulés par les technologies du numérique permettent d’envisager de nouvelles solutions totalement inédites pour répondre aux besoins et gagner en efficacité. …
L’homme reprend sa place au centre du système productif.
Il n’est plus question d’usines sans hommes mais de l’homme au centre de l’usine avec hommes et machines coopérant dans un même espace : intégration des robots, interactivité homme/robot, …. L’intégration du facteur humain conduit à améliorer les conditions de travail et la productivité tout en réduisant les risques humains avec la prise en compte de l’interaction des opérateurs avec leur environnement. … La gestion des connaissances et des compétences permettent, à l’aide des outils du numérique et des réseaux sociaux d’entreprises de faire vivre les savoirs et savoir-faire critiques pour l’entreprise.
L’usine est économe et respectueuse de l’environnement.
Sa consommation d’énergie et de matières premières est maîtrisée, elle protège son environnement et elle-même contre le bruit et les nuisances, elle valorise ses déchets et s’intègre dans son écosystème en tenant compte des opportunités de l’économie circulaire. …
La mesure, le contrôle et la surveillance favorise l’anticipation.
L’état du produit ou du procédé est mieux connu et permet d’élaborer des stratégies de fonctionnement du produit ou du procédé et de piloter la maintenance. Ici sont en jeu capteurs autonomes et communicants, communication sans fil, gestion des réseaux de communication associées aux technologies de la sécurité des données, traçabilité …
Par rapport aux études passées, l’interdépendance des technologies se confirme. L’innovation combinera de plus en plus systématiquement plusieurs technologies prioritaires. Cette caractéristique rend délicate la formulation de recommandations spécifiques adressées à chacun des 3 segments : métiers, fabricants de composants et fabricants d’équipements. Aucune architecture spécifique ne peut être associée à ces différents segments.
Enfin, le rapport souligne que deux démarches sont à privilégier. La première concerne l’aspect multi compétences nécessaires à l’intégration d’une nouvelle technologie. La seconde, est relative aux enjeux de l’Usine du Futur.
