Quelle place ont les (im)migrants dans les performances technologiques américaines ? Les femmes sont-elles présentes ? Et comment sont représentées les minorités ethniques dans les innovateurs américains ?
L’ITIF (Information Technology & Innovation Foundation), fondation américaine, vient de publier un intéressant rapport sur la démographie des innovateurs technologiques aux Etats-Unis d’Amériques. Ce rapport s’intéresse aux individus qui font l’innovation technologique aux USA et étudie en particulier les conditions dans lesquelles ils ont créer leurs innovations et leurs « detailed portraits », « including their gender, ethnicity, countries of origin, education, and age ».
Cette étude met en particulier en avant les points suivants.
Les immigrants de première génération représentent 35,5 % des innovateurs, soit une proportion important et vitale de l’innovation aux USA, alors qu’ils ne représentent que 13% de la population américaine et 16,5 % des travailleurs US.
Les femmes ne représentent que 12% des innovateurs aux USA. A signaler qu’en France, si 3 médailles d’or du CNRS sur 68 ont été attribuées à des femmes, ce sont 5 médailles de l’innovation du CNRS sur 17 qui l’ont été.
Les innovateurs nés aux USA mais appartenant à des minorités ethniques ne représentent que 8 % des innovateurs nés aux USA.
La plupart des innovateurs ont un haut niveau d’enseignement supérieur en science et technologie.
Ce sont à la fois les PME et les grandes compagnies qui contribuent à l’innovation, 60% des innovations du secteur privé viennent d’entreprises avec plus de 500 employés et 16% d’entreprises avec moins de 25 employés.
Géographiquement, les innovateurs se concentrent au nord-est, en Californie et autour des laboratoires nationaux et centre de recherche.
L’essor de ces nouvelles industries repose tant sur les dynamiques de l’économie de marché que sur des politiques fédérales de promotion des activités technologiques. La Guerre froide, à partir de la décennie 1950, stimule en effet le développement des industries de haute technologie. L’effort en matière de recherche et développement consenti stimule l’innovation technologique, la mise sur le marché de nouveaux produits, ainsi que la productivité globale de l’économie nationale.
Pour reussir une innovation il est parfois completement illusoire de tenter d’en breveter une partie. C’est un arbitrage qui doit faire l’objet d’une strategie tres fine entre ce que l’on cache et dissimule et ce que l’on revele en deposant un ou plusieurs brevets.
Les rapports entre la technique et la société sont étudiés par la sociologie des sciences. Jacques Testart constate que les acteurs économiques et le marché participent activement aux choix scientifico-techniques et que les jeux d’intérêts qui y président échappent largement au débat démocratique. C’est le marché et non le besoin qui dicte la recherche.