Pour de meilleures sciences participatives en France

François Houllier, PDG de l’Inra et Président d’AllEnvi, a remis le 4 février 2016 à Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation Nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et à Thierry Mandon, secrétaire d’État à l’Enseignement supérieur et à la Recherche, un rapport Les sciences participatives en France qui lui avait été commandé en février 2015. Il y souligne que le développement des sciences participatives nécessite d’organiser une communauté de pratiques, d’identifier et d’adapter les moyens techniques, financiers et réglementaires et d’impliquer globalement la communauté éducative.

Ce rapport succède à un autre rapport de Janvier 2012 écrit sous la direction de Gilles Bœuf, ancien président du CA du MNHN, et désormais conseiller scientifique de la ministre chargée de l’environnement « L’apport des sciences participatives dans la connaissance de la biodiversité́ ».

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Ce rapport vise à produire :

  • un état des lieux pour caractériser le champ des sciences participatives depuis leur origine jusqu’à aujourd’hui (racines, typologies, évolutions, projets remarquables) et rendre compte des succès, risques, attentes et enjeux exprimés par les acteurs engagés ;
  • des éléments pour une politique de développement et d’accompagnement des sciences participatives prenant la forme de bonnes pratiques à destination des porteurs de projets et des acteurs impliqués et de recommandations destinées aux institutions, organismes et décideurs.

Les sciences participatives ont connu au cours des quinze dernières années une évolution importante et remarquable. Phénomène nouveau, les grandes revues scientifiques internationales ouvrent de plus en plus leurs colonnes à ces travaux. La partie la plus visible concerne le nombre croissant de projets de recherche qui impliquent la participation de non-scientifiques-professionnels.

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À partir de l’analyse scientométrique réalisée, le rapport propose de distinguer trois grandes familles de dispositifs de sciences participatives :

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Pour armer le développement des sciences participatives, le rapport formule 7 recommandations et 16 propositions d’actions, organisées autour de 3 leviers :

  • organiser une communauté de pratiques, ouverte et active : en particulier en fédérant les acteurs autour de principes partagés en créant une charte des sciences participatives et en suscitant de nouveaux espaces d’échange et d’action, … et en soutenant les actions de formation et les recherches qui viennent en appui aux sciences participatives, notamment dans les domaines des sciences et technologies numériques et des sciences humaines et sociales,
  • adapter les moyens techniques, financiers et réglementaires : animation et coordination, financement, intégration dans la stratégie des organismes de recherche et de leurs partenaires, création ou mobilisation des instances compétentes , …
  • associer pleinement les publics scolaires.

Les 7 grands principes concernent :

  • Garantir une approche scientifique rigoureuse et ouverte, depuis la définition des objectifs des recherches et des protocoles expérimentaux ou d’observation jusqu’à la gestion des données et la diffusion des résultats.
  • Assurer le respect et la reconnaissance mutuels des différents acteurs, en veillant notamment à éviter toute forme d’instrumentalisation.
  • Entretenir la motivation tout au long du projet, en adaptant les démarches et les méthodes utilisées aux particularités et attentes des différents acteurs.
  • S’adapter aux temporalités respectives des différents acteurs, en tenant compte de leur disponibilité respective et en veillant à assurer la pérennité des dispositifs participatifs.
  • Assurer la gestion opportune et efficace des ressources, par la recherche de nouvelles sources de financement aussi bien que par des actions de formation permettant aux différents acteurs de collaborer au meilleur niveau.
  • Assurer une gouvernance et une organisation adaptées, en précisant d’emblée les rôles, droits et devoirs respectifs des différents participants et en veillant à la récurrence des échanges tout au long du projet.
  • Tenir compte des spécificités du milieu scolaire : temporalités particulières, âge des élèves, rôle des enseignants et personnels de l’Éducation nationale, etc. (principe propre aux particularités du milieu scolaire).

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http://www.sciences-participatives.com/Rapport

Rapport de 2012 : http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Rapport_Sciences_participatives_2012.pdf

Voir aussi http://science-innovation-developpement.com/sciences-citoyennes-avis-du-comite-dethique-du-cnrs/

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