Le palmarès des principaux déposants de brevets publiés en 2015 auprès de l’INPI confirme les tendances de ces dernières années : une concentration toujours forte de la part des 20 premiers déposants et de grands groupes industriels français qui consolident leurs politiques d’innovation sur la durée en alignant leurs stratégies de propriété industrielle avec la stratégie globale de l’entreprise.
Les grands acteurs du secteur automobile restent en tête, suivis des principaux secteurs industriels où la France est en pointe : la cosmétique, l’aéronautique, les télécommunications, l’électronique, la chimie et l’énergie.
En dix ans, la concentration s’est fortement accentuée en France, puisque les vingt premiers du classement représentent plus de 40 % des brevets publiés en 2015, contre 25 % en 2004. « Il est surprenant de voir que les entreprises présentes dans ce palmarès sont les mêmes depuis plusieurs années, mais certaines connaissent encore une progression importante », souligne Yves Lapierre, directeur général de l’Inpi. Cette concentration peut s’interpréter par une propriété industrielle de mieux en mieux intégrée dans les stratégies de développement des grands groupes et des organismes de recherche français, dans un contexte concurrentiel qui s’est profondément intensifié en matière d’innovation et de R&D.
Les organismes de recherche sont toujours bien présents parmi les 20 premiers : le Commissariat à l’Energie Atomique et aux Energies Alternatives au 4ème rang (658 demandes publiées), le CNRS à la 6ème place (390 demandes publiées) et IFP Energies Nouvelles au 13ème rang (194 demandes publiées). Le Cnes, 35ème, perd deux places.
Deux universités sont dans le top 50 : l’université Claude-Bernard Lyon-I, qui recule de la 24ème place à la 32ème, et Aix-Marseille Université, qui intègre le top 50 en progressant de la 69ème place à la 46ème.
L’ascension du groupe Valeo de la 5ème à la 3ème place du palmarès pour 668 demandes publiées (473 demandes publiées en 2014), soit une hausse de 41% fait reculer le CEA à la 4ème place malgré une augmentation de ses brevets déposés de 643 (2014) à 658 (205). Une hausse parmi les plus significatives de cette nouvelle édition.
PSA Peugeot Citroën conserve sa première place avec 1 012 demandes de brevets publiées (1 063 demandes en 2014). Safran maintient sa place au deuxième rang, passant de 717 demandes publiées en 2014 à 769 demandes publiées cette année.
Air Liquide et le groupe Valeo sont les deux plus fortes progressions de cette édition, passant respectivement de la 18ème à la 12ème place (progression de 72% de demandes publiées), et de la 5ème à la 3ème place. Le groupe L’Oréal SA quant à lui s’illustre par une baisse de 25% des demandes publiées, passant ainsi de 415 demandes publiées à 311.
Un classement complémentaire des principaux déposants français basé sur les demandes de brevets publiées en 2014 auprès de l’Inpi ou des principaux offices internationaux (2) fait notamment apparaître des entreprises qui « snobent » l’INPI, tel Alcatel Lucent ou, dans une moindre mesure, Airbus.
Ce classement complémentaire international fait aussi apparaître des institutions publiques absentes du palmarès purement Inpi, dans la mesure où elles ne déposent pas tous leurs brevets auprès de l’Inpi. C’est le cas de l’Inserm (23ème rang), avec 187 demandées publiées en 2014 dont 4,8 % seulement à l’Inpi, de l’université Montpellier-II (35ème, 58 demandes dont 48,3 % à l’Inpi), de l’UPMC (38ème, 49 demandes dont 49 % à l’Inpi), de l’Inra (45ème, 41 demandes dont 82,9 % à l’Inpi) et de l’AP-HP (48ème, 40 demandes dont 32,5 % à l’Inpi).