Deux notes récemment parues mesurent l’effort de recherche des pays de l’Union Européenne, de la France et des régions françaises.
Une note d’information du MENESR s’intéresse aux efforts de recherche en Union Européenne : http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid91503/les-efforts-de-recherche-en-union-europeenne.html .
L’effort de recherche, mesurée comme la DIRD/PIB, de la France s’élève à 2,23% et à 2,01% pour la moyenne de l’Union Européenne (DIRD : dépense intérieure de R&D, PIB : produit intérieur brut, chiffres 2012).
Sur les 28 pays de l’UE, la France est au huitième rang en termes d’effort de recherche, derrière la Finlande, la Suède, le Danemark, l’Allemagne, l’Autriche, la Slovénie et la Belgique.
L’effort de recherche des entreprises s’élève à 1,44 % du PIB en France, contre 1,27 % en Union européenne. L’effort de recherche des administrations s’élève à 0,79 % en France, pour une moyenne européenne de 0,73 %.
Les efforts de R&D en UE
En 2012, les dépenses de R&D de la France, de l’Allemagne, du Royaume-Uni et de l’Italie réunies représentent les deux tiers des dépenses totales de R&D en Union Européenne. Néanmoins, ces pays ne sont pas ceux dont l’effort de recherche est le plus important en Europe. Avec un effort de recherche de 2,9 %, l’Allemagne a quasiment atteint l’objectif de la stratégie « Horizon 2020 », tandis que l’effort de recherche de la France est de 2,2%, celui du Royaume-Uni de 1,6% et celui de l’Italie a tout juste franchi la barre des 1,0%. Avec un effort de recherche de 3,4 % en Finlande, 3,3 % en Suède et 3,0 % au Danemark, les pays nordiques sont les plus intensifs en R&D en 2012.
Le rapport note aussi que parmi les neuf pays européens dont l’effort de recherche est plus élevé que la moyenne, huit font partie des dix pays dont la part des entreprises dans la DIRD est la plus forte en Europe. L’investissement des entreprises d’un pays dans la recherche et développement serait un facteur de l’importance de son effort de recherche. Mais certains pays ont un effort de recherche conséquent grâce aux dépenses en R&D de leurs administrations. Parmi eux, les Pays-Bas atteignent 2% du PIB en termes de dépenses de recherche, avec une part des administrations dans la DIRD de plus de 40% (graphique 3). La République Tchèque, le Portugal, l’Espagne, l’Italie, et l’Estonie ont également une part élevée de leurs dépenses en R&D réalisée par les administrations.
Une note de l’Insee détaille les efforts de R&D des régions françaises
http://www.insee.fr/fr/ffc/ipweb/ip1559/ip1559.pdf
Les principales conclusions de cette note (chiffres 2012) sont que :
- Midi-Pyrénées est en tête en France et la sixième région européenne pour l’effort de R&D
À l’échelle européenne, les régions qui consacrent le plus gros effort de R&D se situent le plus souvent dans les pays du Nord ; en 2011, Midi-Pyrénées, en sixième position, fait ainsi figure d’exception. La première région est la petite province belge du Brabant Wallon, extension périurbaine de Bruxelles, qui s’appuie notamment sur l’Université catholique de Louvain. Viennent ensuite les régions allemandes du Brunswick en Basse-Saxe et de Stuttgart dans le Bade-Wurtemberg. Elles abritent de nombreuses universités techniques, de sciences appliquées et de recherche industrielle, ainsi que de grands constructeurs automobiles. …
- Côté entreprises, ce sont les grandes entreprises et les ETI qui portent l’essentiel de la dépense de R&D.
En France, la R&D est principalement celle des entreprises. En 2012, elle représente 1,4 % du PIB contre 0,8 % pour les administrations. D’une région à l’autre, l’effort de R&D varie plus fortement du côté des entreprises que de celui des administrations : de moins de 0,1 % à 3,4 % du PIB régional pour les premières et de 0,2 % à 1,6 % pour les secondes. …
Du côté des entreprises, les grandes entreprises et celles de taille intermédiaire portent l’essentiel de la dépense, à hauteur de 1,2 % du PIB national. …
- Pour les administrations, ce sont les universités qui permettent de faire participer l’ensemble du territoire.
La dépense intérieure de recherche et développement des administrations, de 0,8 % du PIB national en 2012, se répartit principalement entre les universités et établissements d’enseignement supérieur (0,3 % du PIB), les établissements publics à caractère scienti- fique et technologique (0,3 %) et les établissements publics à caractère industriel et commercial (0,2 %). …
L’enseignement supérieur concourt à l’effort de recherche sur l’ensemble du territoire, pour un montant représentant de 0,1 % du PIB régional en Corse à 0,4 % en Midi-Pyrénées. …
Les douze établissements publics à caractère industriel et commercial (Épic) sont quant à eux largement centrés sur une région. Onze d’entre eux réalisent plus de la moitié de leurs dépenses de recherche dans une seule région. L’exception est le Commissariat à l’énergie atomique (CEA), dont la localisation des établissements est liée à la filière nucléaire. …
- Ce sont les grands pôles régionaux qui concentrent les activités de recherche.
Au sein des régions, les activités de recherche sont plutôt concentrées dans les zones urbaines. Mesurée à l’aune des emplois de conception-recherche (définitions), l’activité de recherche est souvent exercée au sein d’un grand pôle régional. …
- Un doctorant sur deux travaille en Île-de-France ou en Rhône-Alpes.
Les doctorants sont présents dans tous les pôles universitaires, mais surtout les plus grands. Ils sont 40 % à étudier en Île-de-France, 11 % en Rhône-Alpes à Lyon et Grenoble, 7 % en Provence – Alpes – Côte d’Azur à Aix, Marseille ou Nice, et 6 % en Midi-Pyrénées à Toulouse. Cette répartition est bien plus francilienne que celle de l’ensemble des étudiants dont seuls 25 % sont en Île-de-France.
Emploi de conception-recherche par zone d’emploi en 2011
- Le nouveau découpage régional, atténuera mécaniquement les écarts régionaux.
Avec le nouveau découpage régional, en vigueur au 1er janvier 2016, des régions très engagées dans la R&D fusionnent avec d’autres moins actives dans ce domaine. Les différences entre les régions sont donc mécaniquement atténuées. L’effort de recherche culmine dans la région Midi-Pyrénées – Languedoc-Roussillon (3,7 % du PIB régional en 2012). L’Île-de-France, inchangée, demeure la seconde région (3,0 %), suivie d’Auvergne – Rhône-Alpes (2,7 %), proche de l’objectif européen. Dans les autres régions, l’effort de recherche ne dépasse pas la moyenne nationale de 2,2 %. Il est d’au moins 1,0 %, sauf en outre-mer, où il demeure inchangé (0,7 %).