La Défense a de tout temps été source de progrès et d’innovation. Parfois au grand dam des autorités du moment. L’arbalète n’a-t’elle pas été frappée d’anathème en Europe chrétienne, son usage ayant été interdit en 1139 par le IIème concile du Latran et confirmée quelques années plus tard, en 1143, par le pape Innocent II, qui menaça d’excommunication et d’anathème les arbalétriers, les fabricants de cette arme et ceux qui en faisaient le commerce .
Toutes les innovations n’ont pas eu le même « succès » militaire, tel cette curieuse idée de canon en cuir…
Cette culture de la nouveauté et de l’innovation perdure, même si, à cause ou grâce au numérique, la notion de « dualité » a un peu changé de « sens ». C’est maintenant surtout aux programmes de systèmes de défense de gérer la rapidité des évolutions technologiques du monde civil. Par exemple, il est probable que la nouvelle frégate de DCNS doive être étudiée pour fonctionner dans un environnement 12G en fin de vie…
La base industrielle et technique de défense a néanmoins une importance toute particulière.
C’est pourquoi le ministère de la Défense, garant de la mise au point des équipements militaires futurs, est impliqué dans les pôles de compétitivité à plusieurs titres. Il est le correspondant interministériel pour 9 pôles (sur un total de 71), leurs thématiques intéressant particulièrement les domaines technologiques militaires. Il abonde alors directement le fonds unique interministériel (FUI) de l’État. Le ministère de la défense finance le « FUI – pôles » pour 19,5 M€, soit 27% du total (119,5 M€), dont 13,8 M€ pour ces 9 pôles.
Pôles de compétitivité ayant le ministère de la défense comme chef de file.
Sur la base d’appel à projets collaboratifs, le FUI État soutient directement des projets de R&D qui peuvent impliquer des entreprises de la BITD. Par ailleurs, le ministère de la Défense assure une très grande partie des investissements de R&D militaire des entreprises de la BITD, ce qui assure aussi un financement, indirect, des pôles de compétitivité.
Pôles de compétitivité avec une forte densité de moyens pour l’innovation de défense
(chiffres 2012)
S’agissant des entreprises, 612 entreprises de la BITD sur 1 955 adhèrent à au moins un pôle de compétitivité. Elles adhèrent en moyenne à 2,4 pôles, contre 1,2 pour les autres entreprises adhérentes.
Ces données sont extraites du #72 du bulletin de l’observatoire économique de la défense : http://www.defense.gouv.fr/sga/le-sga-en-action/economie-et-statistiques/ecodef
Rappelons aussi que le ministère de la Défense, via la Mission pour la recherche et l’innovation scientifique (MRIS) de la Direction générale de l’armement (DGA), pilote quelques dispositifs visant à soutenir l’innovation :
- Des allocations de thèses ou de séjours d’études ou de recherche à l’étranger (https://www.ixarm.com/-La-Formation-par-la-recherche- );
- Le dispositif RAPID (régime d’appui à l’innovation duale) (https://www.ixarm.com/-Regime-d-appui-a-l-innovation- ) ;
- Le dispositif d’« accompagnement spécifique des travaux de recherche et d’innovation défense » (ASTRID) en partenariat avec l’ANR (https://www.ixarm.com/-L-accompagnement-specifique-des- ) ;
- … et le dispositif ASTRID-Maturation destiné à accompagner la valorisation des travaux scientifiques accomplis dans le cadre de ces études à bas TRL.