Sans même parler du classement de Shanghai, avec des critères plutôt adaptés aux grosses structures chinoises ou anglo-saxonnes et pour lequel 22 établissements Français (UPMC en tête) sont toujours dans le Top 500, divers classements «innovation» sont récemment sortis.
La Commission européenne a publié le tableau de bord européen de l’innovation qui fournit chaque année une évaluation comparative des performances en matière de recherche et d’innovation dans les pays de l’UE et dans certains pays tiers. La France arrive en 11e position, dans le groupe dit des « strong innovators », juste devant la moyenne de l’UE.
Ce rapport est complété par le tableau de bord de l’innovation régionale qui est une extension régionale du tableau de bord européen de l’innovation et qui évalue les performances en matière d’innovation des régions européennes, et par l’Innobaromètre qui révèle les tendances récentes et les attitudes observées dans les activités liées à l’innovation des entreprises, dans les pays de l’UE ainsi qu’en Suisse et aux États-Unis.
Les principales conclusions de ces trois rapports sont les suivantes :
- La Suède est une fois encore le champion de l’innovation (globalement, en Europe, c’est la Suisse qui est en tête) ; elle est suivie par le Danemark, la Finlande, l’Allemagne et les Pays-Bas.
- Dans quelques domaines choisis de l’innovation, les leaders dans l’UE sont la Suède pour les ressources humaines et la qualité de la recherche universitaire, la Finlande pour les conditions financières générales, l’Allemagne pour l’investissement privé dans l’innovation, la Belgique pour les réseaux d’innovation et la collaboration et l’Irlande pour l’innovation dans les petites et moyennes entreprises.
- Les innovateurs enregistrant la croissance la plus rapide sont la Lettonie, Malte, la Lituanie, les Pays-Bas et le Royaume-Uni.
- Des pôles d’innovation régionaux sont également présents dans des pays figurant parmi les innovateurs modérés : au Piémont et en Frioul-Vénétie julienne en Italie, au Pays basque en Espagne et dans la région de Bratislava (Bratislavský kraj) en Slovaquie.
- En général, le facteur essentiel pour devenir un champion de l’innovation est l’adoption d’un système d’innovation équilibré, qui combine un niveau approprié d’investissements publics et privés, des partenariats d’innovation efficaces entre les entreprises et avec les universités, ainsi qu’une solide base d’enseignement et une recherche d’excellence. L’incidence économique de l’innovation doit se manifester en termes de ventes et d’exportations de produits innovants ainsi que de créations d’emplois.
- La spécialisation dans le domaine des technologies clés génériques (TCG) améliore les résultats en matière d’innovation régionale, en particulier pour ce qui est des matériaux avancés, de la biotechnologie industrielle, de la photonique et des technologies de fabrication avancées.
- Au cours des deux prochaines années, les performances de l’UE en matière d’innovation devraient s’améliorer. La majorité des entreprises prévoient de maintenir ou d’augmenter le niveau d’investissement dans l’innovation au cours de la prochaine année. Les entreprises en Roumanie, à Malte et en Irlande sont celles qui sont le plus susceptible d’accroître leurs investissements dans l’innovation l’an prochain.
Elargissons le cercle des pays pris en compte… l’indice mondial de l’innovation 2016 a été publié par l’université de Cornell (États-Unis), l’Insead et l’Ompi. Il recense les capacités d’innovation de plus de 100 pays dans le monde entier. La Suisse domine toujours le groupe des 25 nations les plus innovantes, suivie par la Suède, le Royaume-Uni, les États-Unis et la Finlande. La France se hisse à la 18e place et gagne 3 place par rapport à l’an dernier. La Chine, 25ème, gagne quatre places par rapport à l’an dernier. Quinze des 25 pays les plus innovants, notamment les trois premiers, sont situés en Europe. L’Europe obtient d’excellents résultats en particulier ce qui concerne les performances environnementales, l’accès aux TIC et l’espérance de vie scolaire.
Enfin, de façon beaucoup plus anecdotique, le magazine économique américain Forbes a sorti son classement des « 100 entreprises les plus innovantes » dans le monde. Au premier rang figure le constructeur automobile Tesla Motors. 9 des 10 premières entreprises sont américaines (hasard ?), Unilever Indonesia se classant 7ème (sic). Quatre entreprises françaises figurent dans cette édition, la première d’entre elles étant Hermès International à la 32ème position, puis Iliad, Dassault Systèmes et Essilor International. Cet exemple de classement est cité ici car sa particularité est qu’il s’appuie sur l’avis des investisseurs quant aux entreprises les plus susceptibles d’innover, à partir d’une analyse financière conduisant à calculer une « prime d’innovation » pour chaque entreprise, et non sur les dépenses de R&D ou sur les dépôts de brevets.
http://europa.eu/rapid/press-release_IP-16-2486_fr.htm
http://ec.europa.eu/growth/industry/innovation/facts-figures/scoreboards/
http://ec.europa.eu/growth/industry/innovation/facts-figures/regional_en
http://ec.europa.eu/growth/industry/innovation/facts-figures/innobarometer_en
https://www.globalinnovationindex.org/gii-2016-report
http://www.forbes.com/innovative-companies/list/#tab:rank_header:position