Quel sont les impacts des incubateurs des établissements d’enseignement supérieur et de recherche sur la dynamique de développement économique des territoires ? Telle est la question à laquelle la Conférence des Grandes écoles (CGE) a cherché à répondre avec la Caisse des dépôts dans une étude réalisée en collaboration avec le cabinet iNNOECO.
L’entrepreneuriat étudiant est en fort développement dans un environnement favorable. Les incubateurs des établissements d’enseignement supérieur couvrent désormais l’ensemble du territoire national et représentent un potentiel important en termes d’accompagnement de l’entrepreneuriat.
Par ailleurs, l’incubation est devenue une véritable industrie qui se professionnalise. Auprès des incubateurs de développement économique local et des incubateurs scientifiques et académiques, de nombreuses initiatives sont portées par de nouveaux intervenants : grands groupes, banques, fonds d’investissement ou société de conseil. Le paysage de l’incubation est devenu concurrentiel.
L’étude de la CGE met en évidence le positionnement stratégique remarquable des incubateurs des établissements d’enseignement supérieur. Elle préconise des actions destinées à accroître leur impact pour le développement économique de leurs territoires et le renforcement de leur rôle déjà déterminant dans la dynamique entrepreneuriale nationale.
Les modèles financiers sont fragiles et dépendent du soutien variable des écoles et des subventions des collectivités, souligne la CGE, néanmoins optimiste dans son bilan chiffré : 62 % des établissements ont mis en place des cursus de formation dédiés à l’entrepreneuriat, 65 % disposent d’un incubateur, en propre ou partagé, et 72 % des entreprises créées au sein des incubateurs sont pérennisées cinq ans après.
L’étude souligne que les directions des établissements doivent assurer le développement d’une activité d’incubation à la convergence des typologies suivantes.
Quelques facteurs clés de succès communs émergent pour assurer, au sein des établissements d’enseignement supérieur et de recherche, l’avenir des dispositifs de soutien et d’accompagnement à l’entrepreneuriat :
- Promouvoir l’offre d’accompagnement à l’entrepreneuriat face à la concurrence (incubateurs privés et toutes autres formes d’initiatives d’innovation), en valorisant les compétences spécifiques et les ressources des établissements qui agissent comme facteur d’attractivité pour l’écosystème.
- Consolider les savoir-faire à travers un accroissement du potentiel humain permet- tant d’atteindre une masse critique garantissant la qualité et la pérennité de l’action menée en matière d’entrepreneuriat.
- Mutualiser autant que possible les actions d’accompagnement à l’entrepreneuriat avec les opérateurs de l’écosystème notamment la concurrence pour constituer cette masse critique et favoriser les synergies indissociables pour le développement de l’innovation.
- Internationaliser les programmes de formation et d’accompagnement pour faire connaître les meilleures pratiques et faciliter le développement des projets de création d’entreprise. Cette démarche doit valoriser les alumni et leurs réseaux qui favorisent l’exposition aux marchés et/ou l’accès à des financeurs internationaux souvent gage de succès.
Pour compléter cette analyse, des propositions ont été élaborées.
- Aligner la stratégie de développement des incubateurs avec la stratégie des établissements (triptyque Formation – Recherche – Entrepreneuriat), des relations internationales et de l’animation du réseau des Alumni.
- Intégrer les écosystèmes (pôles de compétitivité, structures de la recherche, entreprises…) tout en confirmant le rôle d’acteur du développement économique des territoires. Cette action doit s’inscrire dans une logique de création de Hubs régionaux pour l’entrepreneuriat en association avec les différents acteurs de l’éco- système économique.
- Participer à la dynamique de l’open innovation fondée sur le partage et la collaboration avec une implication croissante des entreprises dans l’entrepreneuriat.
- Développer des modèles opérationnels et financiers durables et adaptés pour les incubateurs des établissements d’enseignement supérieur.
- Associer l’ensemble des acteurs de l’incubation pour mettre en place de nouveaux outils partagés au niveau national.
- Créer un «label accélérateur» pour les incubateurs qui valorise les facteurs différenciants des établissements d’enseignement supérieur et améliore leur visibilité.
De la théorie à la réalité :
J’ai proposé à une grande école de construire une unité de démonstration. Elle reconnaît le grand intérêt du projet. J’apporte l’élément principal déjà construit, les schémas, les procédures, les frais, … Pour que la grande école collabore aux tests, elle a exigé, après 3 mois de discussions, ce qui suit :
« Tous les perfectionnements, améliorations et/ou modifications d’une connaissance propre ou savoir-faire (nom de la grande école) réalisées dans le cadre de l’Etude sont sa propriété, et ce quel qu’en soit l’auteur et/ou l’inventeur. »
En d’autres termes, elle demande, sans la moindre gêne, le droit sur le brevet que je dépose. Le résultat est le suivant : je suis en train de construire le démonstrateur dans un autre pays.