En ces moments complexes et parfois anxiogènes, ce n’est pas uniquement l’approche des fêtes de Noël qui me poussent à cette injonction. C’est aussi que notre pays doit croire en lui et ne pas se laisser … aller.
Pour preuve le constat, argumenté, du « Tableau de bord de l’attractivité de la France » qui montre en particulier que la France est la seconde destination des investissements étrangers créateurs d’emplois en 2014, avec plus de 20 000 entreprises étrangères implantées dans l’Hexagone.
Ce document est réalisé par Business France en collaboration avec la Direction générale du Trésor et le Commissariat général à l’égalité des territoires.
L’objectif est double : évaluer et suivre le positionnement de la France dans un panel de pays de l’OCDE en matière d’attractivité pour les investissements étrangers ; proposer, pour chacun des déterminants des choix de localisation, une analyse des atouts comparés de la France.
Ce Tableau de bord de l’attractivité de la France s’appuie sur les données recoupées de la CNUCED, de l’OCDE, du FMI, d’Eurostat, de la Banque de France, du Forum économique mondial et d’autres institutions de référence. Il compare des déterminants de l’attractivité économique avec pour 14 pays industrialisés : l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, l’Espagne, les Etats-Unis, la Finlande, l’Irlande, l’Italie, le Japon, les Pays-Bas, la Pologne, le Royaume-Uni et la Suède. Les performances relatives de ces 14 pays sont autant que possible comparées à la moyenne européenne. Pour certains indicateurs déterminants, une comparaison mondiale est proposée.
La France est bien placée pour de nombreux critères. Il est intéressant de faire quelques zooms sur des thématiques clés, l’attractivités internationales, l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation.
S’agissant des investissements directs étrangers, la France accueille sur son sol le 7e stock d’investissements directs étrangers (IDE) dans le monde, après les États- Unis, la Chine, le Royaume-Uni, Singapour, le Brésil et l’Allemagne. … Le stock des IDE entrants en France progresse de 4 % par rapport à 2013 pour atteindre 606 Mds€ en 2014. Elle est deuxième pour les projets d’investissements étrangers en Europe.
S’agissant de l’internationalisation et de l’ouverture des économies, L’économie française est très ouverte aux capitaux étrangers. Les entreprises étrangères, qui ne représentent que 1 % du nombre des entreprises opérant en France, apportent une contribution substantielle à l’économie française. Près d’un salarié sur 9 travaille dans une liale de groupes étrangers, et un salarié sur 5 dans l’industrie manufacturière. Cette ouverture est proche de celle observée en Espagne, et supérieure à celle estimée en Allemagne ou en Finlande.
S’agissant des activités stratégiques, l’implantation de centres de Recherche et Développement (R&D) et de quartiers généraux / sièges sociaux des groupes internationaux a des effets d’entraînement sur le reste de l’économie, en termes de savoir-faire et de transferts technologiques. En ce sens, ces opérations méritent d’être identifiées comme stratégiques. Ces activités ne sont pas les implantations les plus créatrices d’emploi. Elles contribuent cependant très fortement à l’attractivité du site France et au potentiel de croissance de l’économie. En 2014, la France est le quatrième pays européen d’implantation des activités de Recherche et Développement portées par les entreprises étrangères, derrière le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Irlande.
La France est particulièrement performante dans les secteurs des médicaments et des biotechnologies appliquées, ainsi que dans les matériels aéronautiques.
S’agissant de l’attractivité des étudiants étrangers, avec près de 240 000 étudiants étrangers inscrits dans l’enseignement supérieur, la France figure, en 2013, au 3e rang des pays de l’échantillon (4e rang mondial). Les étudiants étrangers sont fortement présents dans les programmes de recherche de haut niveau.
En matière de recherche et innovation, l’intensité en R&D de la France est en progression constante depuis 2007. La France affiche de très bonnes performances en matière d’innovations commerciales. Elle a amélioré sa position dans les domaines technologiques les plus porteurs. Depuis 2009, elle présente, ainsi, des avantages technologiques révélés dans les nanotechnologies et les biotechnologies, ainsi que dans la gestion environnementale générale.
En 2013, l’intensité en R&D de la France (ratio DIRD/PIB, de 2,2 %) est plus élevée que dans l’ensemble de l’UE28 (1,9 %). Elle est inférieure à l’intensité observée au Japon (3,5 %), en Finlande et en Suède (3,3 %), ou encore en Allemagne (2,9 %), mais supérieure au Royaume-Uni (1,6 %). Ce positionnement de la France s’explique par une base industrielle moins large que dans les pays les plus intensifs en R&D, ainsi que par une spécialisation industrielle différente.
L’environnement administratif et réglementaier en France est souvent perçu comme un point de critique dans les enquêtes d’opinion. Les charges administratives sont considérées comme élevées en matière d’emploi. Au regard des critères utilisés par la Banque mondiale pour apprécier l’environnement des affaires, la France occupe une position moyenne, avec, cependant, de bonnes performances en termes d’exécution des contrats et de création d’entreprises.
A l’époque de la COP21 et de la prise de conscience planétaire des nécessaires actions à prendre pour limiter le changement climatique, il faut remarquer que grâce à sa structure de mix énergétique, la France est très performante en matière d’intensité carbone et d’émission de CO2.
Terminons ce « best-of » par deux tableaux qui montrent les forces et faiblesses de la France sur de nombreux critères.
Finalement, comme le remarque cette étude, de nombreuses enquêtes portant sur l’attractivité du site France plébiscitent la qualité des infrastructures de communication et de transport, celle de la formation, ainsi que la qualification des salariés, le tissu industriel et le cadre de vie. Les investisseurs étrangers sont également sensibles aux efforts des pouvoirs publics pour valoriser la compétitivité économique de la France.
Alors, halte à la sinistrose et joyeuses fêtes de Noël à tous.
Business France publie sa 6ème édition du Tableau de Bord de l’attractivité
http://www.businessfrance.fr/wp-content/uploads/2015/11/TDB2015_FR_BD_2411.pdf
Merci pour ce message positif et cette présentation bien documentée.
Maintenant quelle est la recette magique qui va transformer une qualité de vie somme toute très agréable, une infrastructure des transports bien développée, un tissu industriel diversifié, une formation des français, chère et dont nous sommes fiers, en création nette d’emplois et en allègement (au moins en poids) du code du travail ?
Et si les investisseurs étrangers investissent de plus en plus en France, cela veut-il dire que les Français investissent de moins en moins ? ou cela veut-il dire que ces investissements ne compensent ni les destructions de postes ni l’augmentation de la population active ?
Je rêve d’une France qui donnerait comme mandat à son assemblée, non pas de rajouter des lois, comme on rajoute des chaussures dans un placard, mais une assemblée qui ferait son ménage de printemps tous les ans et viderait de ses codes, les lois et décrets poussiéreux pour faire de la place à la réglementation des nouveaux usages. Je fais notamment référence à l’évaluation du critère droit du travail de l’avant-dernier tableau.
Et puis soit, halte à la sinistrose. Puisque nous savons être attractifs sur de nombreux points, on doit être capable de changer le paradigme de notre assemblée, d’une machine à faire des lois en une équipe qui facilite les flux sociaux et économiques, de la même façon que des feux rouges facilitent la circulation et ne l’entravent pas.
Bonne année 2016…