Le MENESR a mis en ligne la 8ème édition de L’état de l’Enseignement supérieur et de la Recherche sur son site. Cet ouvrage présente un état des lieux annuel et chiffré du système français d’enseignement supérieur et de recherche et une mise en perspective de la situation française avec celle des leaders mondiaux de ce secteur.
La France, correctement située dans les classements, est en perte de vitesse.
La France se classe au 6ème rang mondial en part mondiale de publications scientifiques avec une part qui atteint 3,5 %. Même constat du côté des brevets, où la France se classe au 4ème rang mondial dans le système européen des brevets (6,4 % des demandes enregistrées) et au 7ème rang mondial dans le système américain (2,1 % des brevets délivrés). En revanche, dans les deux systèmes, la part mondiale de la France diminue depuis 2004, du fait de l’entrée de nouveaux pays comme la Chine ou la Corée du Sud.
L’effort de recherche provient surtout des entreprises.
Concernant la recherche, la dépense s’est élevée en 2012 à 46,5 Md€ et représente 2,23 % du produit intérieur brut, ce qui place la France derrière la Corée du Sud (4,4 %), le Japon (3,4 %), les États-Unis (2,7 %) et l’Allemagne (3,0 %) mais devant le Royaume-Uni (1,7 %). (…) L’effort de recherche est surtout le fait des entreprises qui, en 2012, exécutent 65 % des travaux de R & D réalisés sur le territoire national et financent 59 % de ces travaux.
Malgré des dépenses en progression pour l’enseignement supérieur, la France reste en retrait.
En 2013, la collectivité nationale a dépensé 28,7 milliards d’euros (Md€) pour l’enseignement supérieur, soit une progression de 1,2 % par rapport à 2012. Mais en consacrant 1,5 % de son PIB en 2011 à l’enseignement supérieur, la France se situe un dixième de point au-dessous de la moyenne des pays de l’OCDE (1,6 %) et se positionne loin derrière le Canada (2,8 %), les États-Unis (2,7 %), et la Corée du Sud (2,6 %).
Le nombre d’étudiants n’a jamais été aussi important.
Avec une augmentation de 1,8 % en un an, le nombre d’étudiants n’a jamais été aussi important, ce que le MENESR explique par une plus forte attractivité de l’enseignement supérieur auprès des bacheliers français mais aussi auprès des étudiants étrangers. C’est l’enseignement supérieur privé qui enregistre la plus forte progression de ses effectifs étudiants, avec une augmentation de 50 % entre 2000 et 2012.
Il convient toutefois de s’interroger sur la mise en avant qu’un critère quantitatif au dépend de critères qualitatifs, tel l’insertion professionnelle ou l’adéquation au marché de l’emploi (cette remarque était valable à d’autres niveaux d’enseignement, baccalauréat par exemple).
L’enseignement supérieur s’ouvre aux différents milieux sociaux et se féminise.
Malgré des écarts selon l’origine sociale qui restent vifs, le MENESR note une démocratisation de l’accès à l’enseignement supérieur qui se poursuit : en 2013, 60 % des 20-24 ans ont fait des études supérieures (diplômés ou non), contre 32 % des 45-49 ans. De plus, si plus de la moitié des étudiants sont des femmes (55 %) et si elles sont également davantage diplômées que les hommes, leur situation sur le marché du travail est moins favorable et l’accès au travail moins rapide.
Les données sont issues des services statistiques du MENESR, mais également d’autres organismes tels que l’Insee, le Céreq, l’OVE ou l’OST du HCERES.