Les actions du PIA français sont financées sur des critères d’excellence. Mais les choix des projets financés de même que l’utilisation de ces financements doivent être faits avec efficacité et discernements tant par les pouvoirs publics que par les bénéficiaires.
S’agissant de l’excellence en matière d’enseignement supérieur, l’analyse comparée de plusieurs initiatives nationales a permis d’établir des recommandations. C’est l’association européenne des universités (EUA) qui a effectué cette étude sur différents pays :
Autriche | Création de l’Institut de science et de technologie |
France | Initiative d’excellence |
Finlande | Centres d’excellence dans la recherche et création de l’université Aalto |
Allemagne | Initiative d’excellence |
Hongrie | Universités d’excellence nationale |
Norvège | Centres d’excellence |
Pologne | Centres de recherche nationaux de pointe |
Russie | Programme 5-100 |
Espagne | Le programme « Campus d’excellence internationale » |
Royaume-Uni | Le REF (Research Excellence Framework) |
Les recommandations adressées aux autorités publiques recouvrent divers domaines :
Le financement de ces initiatives
- Les initiatives d’excellence devraient être un budget additionnel et ne pas se substituer aux autres financements. Durant la conception de ces initiatives, les autorités publiques devraient penser à développer des synergies avec les autres modes de financement, notamment ceux émanant de sources privées, pour éviter une dépendance excessive aux fonds destinés aux schémas d’excellence.
- Les fonds accordés aux universités via une initiative d’excellence devraient, en priorité, servir des buts scientifiques, et une certaine flexibilité dans la gestion des dépenses devrait être préservée. L’émergence de jeunes universitaires et chercheurs devrait également être favorisée.
Les processus de sélection
- Les autorités publiques devraient établir des objectifs clairs, pour maintenir une grande transparence tout au long du processus d’évaluation. Une procédure de sélection en deux phases est vue de manière positive par le secteur.
- L’équipe d’évaluation doit être informée de manière approfondie, des instructions claires et dénuées de toute ambiguïté doivent être données pour l’évaluation. Par exemple, une institution doit savoir si ses performances passées vont influer sur le choix du jury.
Gestion et management
- Les autorités publiques, les organismes de financement et les universités ne devraient pas sous-estimer la dimension administrative de telles initiatives, dont il faut précisément évaluer l’impact financier. Les procédures administratives doivent rester aussi simples que possible, pour qu’elles ne prennent pas le dessus sur les objectifs premiers.
- L’organisme de financement doit collecter des retours d’expérience du secteur, et aménager en conséquence le mécanisme de sélection. Cette capacité d’adaptation doit être constante.
- L’organisme de financement doit établir une stratégie de sortie de l’initiative d’excellence lorsque celle-ci arrive à son terme, pour que ses apports soient durables.
Recommandations générales
- Les schémas d’excellence devraient éviter les liens directs avec les classements internationaux, notamment parce que les méthodologies utilisées par ces classements varient et ne sont pas toujours en accord avec celles des jurys d’évaluation.
- Les autorités publiques et les jurys d’évaluation ne devraient pas adopter une attitude conservatrice, réfractaire aux prises de risques, qui ne feraient que consolider les disparités entre les différents acteurs du secteur.
S’agissant des recommandations adressées aux institutions bénéficiaires :
- Il faut anticiper les effets imprévus d’une participation à une initiative d’excellence, dans chaque parcelle de l’université. Cette démarche doit être accompagnée d’une stratégie pour amoindrir ces conséquences négatives, par exemple en redirigeant certaines ressources financières.
- Une « initiative d’excellence interne » peut être menée par l’université, pour répondre à certains besoins spécifiques de l’institution, en prioriser certains.
- L’université devrait accorder une attention particulière à sa communication avec ses partenaires et les acteurs extérieurs, pour les informer sur les activités qu’ils mènent grâce à l’initiative d’excellence. Cela favorisera la pérennité de ces activités et des partenariats futurs.