Covid-19 oblige, cette livraison concerne deux thèmes de recherche d’actualité.
Le premier thème s’intéresse aux chauve-souris et à deux publications de 2012 et 2018 les concernant. Le papier de 2018 montre que l’émergence de nouveaux coronavirus en Asie était prévue, notamment à cause des liens entre déforestation et zoonose.
Ce papier montre que la création de conditions permettant des rencontres plus fréquentes entre les CoV des chauves-souris, les animaux domestiques et les humains constitue une menace importante pour l’avenir. Étant donné que l’impact croissant des activités humaines sur les écosystèmes est peu susceptible de s’atténuer dans l’EES, il est nécessaire d’augmenter la surveillance du CoV chez les animaux sauvages, les bovins, les animaux de compagnie et les humains pour mieux comprendre la dynamique de la transmission interspécifique et améliorer l’évaluation des risques, l’alerte précoce et l’intervention. (Devaux, 2012).
Il conclut que l’effet attractif sur les chauves-souris des environnements anthropisés est un facteur de risque majeur dans l’émergence de nouvelles maladies transmises par les chauves-souris chez les humains et les animaux.

Le papier de 2012 s’appuie sur l’étude de l’épidémie du Chikungunya.

https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fmicb.2018.00702/full
https://www.wjgnet.com/2220-3249/full/v1/i1/11.htm
La seconde thématique concerne les liens entre réchauffement climatique et antibiorésistance. Des températures plus chaudes sont associées à des taux d’antibiorésistance plus élevés chez les bactéries terrestres, ce qui offre une perspective sombre quant à l’impact du réchauffement climatique mondial. Elles montrent que les taux de résistance bactérienne multi-antibiotiques (MAR) les plus élevés sont corrélés avec des températures plus chaudes et appartiennent aux pays les plus vulnérables au changement climatique et à l’augmentation de la température : Vietnam, Inde, Pakistan et Bangladesh.
Environ 80 % des antibiotiques administrés via l’alimentation aux animaux aquatiques d’élevage se disséminent dans les environnements voisins (eau et sédiments) ; ils y restent actifs pendant des mois à des concentrations permettant une pression sélective sur les communautés bactériennes, favorisant ainsi le développement de l’antibiorésistance.