Le cabinet de conseil Ernst & Young vient de publier son « baromètre 2015 de l’attractivité de la France ». Extraits…
La performance du site France en 2014 est en forte progression cette année. Mais si ce baromètre note une forte progression des implantations internationales, il met aussi en avant un recul des créations d’emplois.
A l’heure où les investisseurs internationaux retrouvent le chemin de l’Europe, dont l’attractivité est en forte progression cette année, celle de la France s’inscrit dans cette tendance : 608 décisions d’investissement direct étranger ont été prises en faveur du site France en 2014 (+18% par rapport à 2013). L’analyse montre également une faible création d’emplois induite par ces investissements : -11% par rapport à 2013. La taille moyenne des projets témoigne d’une grande prudence des entreprises et chute par rapport à 2013 : en moyenne, une implantation internationale en France « produit » 21 emplois contre 27 l’année précédente. Si la France reste au 3ème rang européen en nombre d’implantations, derrière le Royaume-Uni et l’Allemagne, les emplois créés chez notre concurrent britannique sont 2,5 fois plus nombreux.
Les entreprises à capitaux étrangers adaptent leurs implantations au contexte fiscal et social français, notamment à un coût du travail encore jugé comme prohibitif. Si l’investissement industriel affiche un certain dynamisme, il est plus le fait d’extensions que d’implantations nouvelles, et de petite taille.
Le baromètre 2015 met également en exergue la faible attractivité de la France pour les sièges sociaux, les centres de R&D et les entreprises provenant des marchés émergents… Autant d’investissements pour l’avenir qui ne se font pas – ou plus – en France.
Alors que les atouts de nos deux grands concurrents sont parfaitement lisibles, le « sens économique de la France » paraît échapper à ceux qui ont malgré tout une réelle « envie de France ».
Le regain d’attractivité ne suffit pas à fixer les investissements stratégiques Si 40 % des décideurs internationaux pensent que la capacité d’innovation et la valeur des talents en France sont les deux leviers majeurs de l’attractivité du pays mais ces atouts ne suffisent pas à fixer les fonctions stratégiques (QG et centres de R&D). La France n’en a attiré que 38 en 2014 contre 129 pour le Royaume-Uni et 67 pour l’Allemagne.
15 % des décideurs internationaux classent le soutien à la R&I en tête des mesures à prendre en priorité pour que la France soit un leader de l’attractivité au niveau mondial et 32 % à le classer dans les 4 mesures prioritaires (contre 24 % l’année précédente). Cette mesure arrive donc après l’allégement du coût du travail (44 %), l’assouplissement de l’environnement administratif et juridique des entreprises (40 %) et l’allégement de la fiscalité des entreprises (40%).
Près de la moitié des investisseurs estiment que les pôles universitaires et les infrastructures sont des atouts importants de la France dans la compétition européenne.
http://www.ey.com/FR/fr/Issues/Business-environment/barometre-attractivite-france
France « terre d’investissement » semble être positif mais pas « terre d’emplois » . Les étrangers ne sont pas aveugles et sont prêts à profiter des conditions favorables de nos pôles de développement mais pas à l’implantation de nombreux emplois dont le facteur est jugé bien trop risqué.
Alors, R&D, innovation et crédits d’impôts, c’est bien mais pas suffisant. Il faut moderniser les gouvernances et si le « poisson pourrit d’abord par la tête », commencer à soigner ce côté !