Lancement du programme « accélérateur de PME »
Partant du constat fait par Emmanuel Macron, ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique, que nous n’avons pas suffisamment d’ETI en France alors qu’il y en a 3 000 de plus en Italie, Bpifrance et la DGE (direction générale des entreprises) lancent le programme « accélérateur de PME », un service d’accompagnement sur-mesure au service des ETI de demain. Confrontées à des enjeux communs dans leurs parcours de croissance, les PME ont besoin de conseils précis et personnalisés pour exploiter et optimiser au mieux leurs potentiels de croissance. L’accélérateur de PME, qui comprend des séminaires collectifs et des services de conseils individuels, a été conçu pour répondre spécifiquement à ces besoins.
68 PME ont été sélectionnées pour faire partie de la première promotion. Ce sont des entreprises de croissance, le haut du panier des PME en somme pour Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance. L’objectif est de les transformer en ETI, avec une taille critique et beaucoup d’innovation. L’équation est simple : internationalisation et innovation donnent de la croissance
Pour Muriel Pénicaud, directrice de Business France (issu de la fusion d’Ubifrance et de l’Afii), croissance, innovation et exportation constituent le triangle d’or.
À l’issue d’un diagnostic initial à 360 degrés, chacune des 68 PME de l’accélérateur aura identifié ses enjeux de croissance et sera orientée vers les outils d’accompagnement les plus adaptés à ses besoins en matière d’innovation, de développement commercial, de croissance externe, de performance organisationnelle, développement international, de marketing digital.
Pour Emmanuel Macron, ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique, l’un des autres enjeux pour les PME consiste à aller davantage vers l’international. Essayer d’y aller seul est très difficile et les PME peuvent travailler à plusieurs et collaborer avec des grands groupes, estimant qu’il faut savoir rompre avec l’individualisme de l’entrepreneur. Pour Emmanuel Macron, les PME sélectionnées n’ont pas le droit de penser petit et doivent prendre tous les risques.
Partant du constat que tous les indicateurs montrent que ce sont les ETI qui disposent de la taille critique pour embaucher, Pascal Faure, directeur de la DGE, souhaite ainsi rendre le sol fertile pour que les entreprises puissent pousser et croître croissance, innovation et exportation constituent le triangle d’or.
Insee
Des études de l’Insee récemment parues dressent un panorama de l’innovation en France et dans 9 régions entre 2010 et 2012.
Un peu plus d’une entreprise de 10 salariés et plus a innové entre 2010 et 2012, indique l’Insee dans une étude analysant les résultats de l’enquête « innovation » qu’elle a menée en 2013 à la demande de l’Union européenne. 37 % des sociétés ont innové en produits et procédés et 42 % en organisation ou marketing.
L’Insee souligne que les sociétés exportatrices sont plus innovantes que les autres. Ces sociétés ont aussi plus souvent reçu un soutien financier public que les sociétés innovantes non exportatrices (59 % contre 32 %).
Les deux secteurs les plus innovants sont l’information et la communication ainsi que les activités financières et d’assurance. Viennent ensuite les activités scientifiques et techniques, l’industrie et le commerce de gros.
La proportion de sociétés innovantes augmente avec la taille : 81 % parmi les sociétés de 250 salariés ou plus contre 49 % parmi celles de 10 à 49 salariés. Par ailleurs, les sociétés qui répondent à un marché public ou qui réalisent des travaux de sous-traitance sont plus innovantes.
S’agissant spécifiquement des sociétés technologiquement innovantes, une sur deux (49 %) a reçu un soutien financier public entre 2010 et 2012. 40 % ont bénéficié d’un CIR (crédit impôt recherche) ou d’une autre exonération fiscale et sociale et 24 % ont obtenu des subventions, prêts, avances remboursables ou garanties de prêt, 15 % ayant bénéficié de ces deux types de soutien public. La taille des entreprises influence l’obtention d’une aide publique : la proportion de celles qui en bénéficient passe ainsi de 44 % pour celles employant 10 à 49 salariés à 59 % pour les 50 à 249 salariés et atteint 71 % pour celles de 250 salariés ou plus. La différence est plus marquée pour le CIR et les autres exonérations (proportions respectivement de 33 %, 51 % et 67 %) que pour les subventions, prêts ou avances (24 %, 26 % et 31 %)… Parmi les sociétés ayant eu un soutien financier public, près de la moitié ont trouvé que les conditions requises étaient exigeantes, et autant que les démarches à effectuer étaient excessivement lourdes.
Les intitulés des études parlent d’eux-mêmes…
- Les sociétés exportatrices sont plus innovantes que les autres
- L’innovation des PME tient aussi à leur implantation régionale
- L’Auvergne aussi innovante que la Province
- Les entreprises corses moins innovantes qu’au niveau national
- En Limousin, une PME sur deux innove
- Innovation en Nord-Pas-de-Calais : des capacités à exploiter
- Un contexte favorable à une démarche active d’innovation dans les Pays de la Loire.
En PACA, l’innovation est portée par les petites entreprises et les services technologiques.
The next silicon valley
CB Insights, une base de données sur le capital-risque (New-York, États-Unis) publie récemment une étude intitulée The next Silicon Valley. Ce classement vise à déterminer la ville qui incarne le futur de l’innovation technologique à l’échelle mondiale sur la base de l’analyse de deux critères: la croissance du nombre de transactions et levées de fonds, et la croissance des investissements dans le secteur de l’innovation.
Pour la croissance de son marché de l’innovation, Paris est la première ville en Europe et la 6ème à l’échelle mondiale, après Pékin, Tokyo, Shanghai, Bengalore et Washington. En termes de croissance du volume d’investissement, Paris se classe 9ème.
Pour mémoire, Paris était la ville « la plus attractive en termes de capital intellectuel et d’innovation à travers le monde, selon une étude du cabinet d’audit PwC dans son classement 2014 « Cities of Opportunity » (http://www.pwc.com/us/en/cities-of-opportunity/index.jhtml).
https://www.cbinsights.com/blog/next-silicon-valley-data/
Strategy&
La société de conseil américaine Strategy& (anciennement Booz & Co) vient aussi de publier son étude « Global Innovation 1 000 ».
Il en ressort en particulier que cette année 114 entreprises basées en Chine figurent dans le classement alors qu’elles n’étaient que 8 en 2005. Ce qui est cohérent avec l’étude de l’OCDE reprise dans un article précédent de ce blog ( http://science-innovation-developpement.com/la-chine-devrait-bientot-devancer-les-etats-unis-et-lue-en-depenses-de-recherche-scientifique-et-technologique-ocde/ ). De plus, les entreprises chinoises augmentent également leur R&D beaucoup plus rapidement que les entreprises d’autres régions : le taux de croissance était de 46 % en 2014, comparativement à des taux moins élevés en Europe et en Amérique du Nord. Mais ces chiffres sous-estiment l’ampleur des dépenses de R&D du pays car les multinationales chinoises sont souvent installées dans d’autres pays.
S’agissant de la France, Sanofi se situe à la 16ème place, seule entreprise française à figurer au top 20 mondial des entreprises ayant les budgets de R&D les plus importants. Volkswagen domine ce classement avec un budget de R&D de 10,8 Md€, devant Samsung (10,7 Md€) et Intel (8,5 Md€).
http://www.strategyand.pwc.com/global/home/what-we-think/global-innovation-1000
Le CNRS en tête du classement scientifique mondial « Nature Index »
Avec un total de 4 894 articles référencés en 2014, le CNRS prend la première place du nouveau classement international des institutions scientifiques que propose le magazine Nature, baptisé « Nature Index« . Il devance l’Académie des sciences de Chine (3114), l’institut allemande Max-Planck (2944), l’université américaine Harvard (2611) et le Conseil national de la recherche d’Espagne (1772). L’UPMC est la seule autre institution française à apparaître dans le top 10, à la 9ème place, juste devant Stanford. Le classement par pays place la France au 5ème rang, derrière les États-Unis, la Chine, l’Allemagne et le Royaume-Uni. À lui seul, le CNRS contribue à 93 % des 5 241 articles français retenus dans le classement, qui a la particularité de se baser sur « 68 revues scientifiques d’excellence », souligne l’organisme français.
Le classement « Nature Index » est basé sur un recensement des articles publiés dans 68 revues scientifiques de haute qualité, sélectionnées par un comité scientifique indépendant. Les sciences humaines et sociales en sont absentes. Il retient en fait trois indicateurs :
- le nombre d’articles par institution (un article est attribué à une institution dès lors qu’au moins l’un de ses auteurs appartient à l’institution) ;
- le « compte proportionnel » (pourcentage des auteurs d’une même institution cosignataires d’un article) ;
- le « compte proportionnel pondéré » (même indicateur que le précédent, mais avec un coefficient de pondération permettant de corriger la surreprésentation, dans l’index, des journaux d’astronomie et d’astrophysique).
http://www.nature.com/nature/supplements/nature-index-2014-global/
La France a augmenté de 4 % ses dépôts de brevets européens en 2014
Les dépôts de brevets auprès de l’OEB (Office européen des brevets) ont augmenté de 3,1 % en 2014, atteignant un « nouveau record absolu » de 274 000 demandes. Parmi ses pays membres, ce sont les Pays-Bas (+ 9,1 %), le Royaume-Uni (+ 4,8 %) et la France (+ 4 %) sont enregistrent la plus forte hausse. Pour les 38 membres de l’OEB, la hausse atteint 1,2 %. Dans le même temps, l’OEB enregistre une forte hausse des dépôts en provenance des États-Unis et de la Chine, et une baisse de ceux en provenance du Japon.
En valeur absolue, c’est l’Allemagne (31647) qui dépose le plus de brevets au sein de l’OEB, suivie par la France (12873), les Pays-Bas (8104) et le Royaume-Uni (6823).
Hors d’Europe, les USA sont en tête…
États-Unis | 71 745 |
Japon | 48 657 |
Chine | 26 472 |
République de Corée | 16 358 |
Les 6 premiers déposants français sont Alcatel Lucent (761 dépôts), suivi de Technicolor (745), du CEA (558), de Valeo (368), de Safran (334) et de l’Inserm (227). Hors d’Europe, Samsung est 1er.
Samsung | 2 541 |
Philips | 2 317 |
Siemens | 2 133 |
LG | 1 638 |
Huawei | 1 600 |
Cet article me semble mélanger beaucoup de choses (R&D, innovation, croissance etc…). Je ne pose qu’une question : quel est le critère utilisé par l’Insee et/ou par les offices de soutien pour dire qu’une entreprise est innovante ?
Je crains en fait que faute d’une bonne définition, les conclusions soient hâtives. Le nombre de brevets déposés, c’est comme le nombre de Nobel issus des universités pour les classer (méthode Shanghai) !