Shanghai 2015 : une prime à la taille avec un effet tout relatif sur les étudiants

Le classement de Shanghai 2015 est sorti. Il privilégie clairement la taille des établissements. Le niveau des établissements français reste stable. Il n’a que peu d’effet sur le choix des étudiants.

Shanghai

http://www.shanghairanking.com/fr/

Méthodologie

Le classement de Shanghai, réalisé chaque année par l’université Jiao Tong de Shanghai, utilise quatre critères :

  • la qualité de la formation (quality of education) : nombre de prix Nobel et de médailles Fields parmi les anciens élèves,
  • la qualité académique (quality of faculty) : nombre de prix Nobel et de médailles Fields parmi les chercheurs et nombre de chercheurs cités dans les revues de haut niveau dans 21 domaines,
  • les résultats scientifiques (research outputs) : nombre d’articles publiés dans Nature et Science et nombre d’articles indexés dans Science citation index-expanded et Social science citation Index,
  • la performance rapportée au nombre de chercheurs (per capita performance) : les précédents résultats pondérés par le nombre de chercheurs à temps plein de l’établissement.

Sur ces 4 critères, 3 se mesurent en nombre et non en taux (rapporté au nombre de chercheurs, d’enseignants-chercheurs ou d’étudiants). La taille est clairement favorisée. Gageons que les Comue « à la française » feront remontées les performances des établissements français. C’est l’objectif avoué ! Dans un précédent article de ce blog, était mentionnée une étude montrant qu’en 2014 et avec le  périmètre des futures Comue, PSL, Paris-Saclay et Sorbonne Universités arriveraient entre les 26ème  et 50ème rangs mondiaux (http://science-innovation-developpement.com/encore-et-toujours-des-classements/).

Résultats

Au niveau mondial, 16 universités américaines sont présentes dans le top 20, pour 3 britanniques et 1 suisse, comme les années précédentes. Le podium est constitué d’Harvard, de Stanford et du MIT. Les universités de Tokyo (21ème) et Kyoto (26ème) conservent leur place de leader en Asie et le Technion, l’institut de technologie israélien, prend la 77ème  place. L’université de Melbourne (44ème) domine la zone Océanie.

En France, l’UPMC perd une place (36ème) mais confirme son leadership à l’échelon national devant Paris-Sud (41ème, +1), l’ENS Paris (72ème, -5) et l’université de Strasbourg (87ème, +8). À noter que l’EPFL sort du top 100 et que Toulouse School of Economics fait son entrée dans le top 500, ce qui porte à 22 le nombre d’établissements français classés dans le top 500, soit un de plus qu’en 2014 (merci Jean Tirole).

Avec 22 établissements classés, la France arrive à la 5ème place derrière les États-Unis (146), le Royaume-Uni (37), la Suisse (7 représentants dont 1 dans le top 20) et l’Allemagne (39).

Effet

L’effet des classements internationaux d’universités et d’écoles n’est que tout relatif.

campus france

Pour mesurer l’influence des classements, le réseau CampusFrance a présenté, en mars 2015, une étude qu’il avait menée à ce sujet en 2011, au moyen d’un sondage, interrogeant plus de 600 étudiants de 46 nationalités différentes issues des 5 continents lors de leur visite dans 40 des 200 espaces CampusFrance répartis dans le monde entier, ainsi que 79 responsables d’espaces implantés dans 59 pays.

Il ressort des résultats que seuls 25 % des étudiants répondants sélectionnent un établissement avant d’avoir sélectionné un pays d’accueil. Et parmi eux, une partie recherche d’abord une filière d’études adaptée. L’agence calcule qu’en moyenne, la notoriété des classements auprès des étudiants ne dépasse pas 14 %, et que seul 1 étudiant sur 10 les utilise. De plus, les deux classements les plus utilisés par les membres de l’échantillon de CampusFrance sont ceux du Financial Times (18 %) et du THE (11 %), avec une note de confiance accordée de respectivement 6,8/10 et 6,6/10.

Les responsables d’espaces CampusFrance confirment ces résultats, indique la note. Seuls 5 % d’entre eux estiment que les classements jouent un rôle déterminant chez les étudiants qui projettent des études en France. Mis à part en Asie, où les observations sont plus partagées, ces responsables constatent en général que les étudiants se focalisent avant tout sur la recherche d’une solution correspondant à la filière de leur choix.

http://ressources.campusfrance.org/publi_institu/agence_cf/notes/fr/note_47_fr.pdf

Réaction

Le secrétaire d’Etat à l’ESR juge d’ailleurs que ce classement de Shanghai n’est qu’un indicateur parmi d’autres, et même un classement parmi d’autres, à l’instar par exemple [de celui] du Times Higher Education […]. De manière générale, ces classements, qui constituent des éléments d’information intéressants, voient leur influence décliner et ne doivent pas occulter d’autres éléments d’appréciation de la performance des établissements d’enseignement supérieur et de recherche, qui sont évalués en permanence par des indicateurs tant internes qu’externes.

Thierry Mandon ajoute que ces autres éléments sont mieux à même de restituer la réalité et la globalité de l’activité de chaque établissement, notamment ceux qui ont une composante de sciences humaines importante. Ils permettent de donner toute sa place à la mission pédagogique assurée par les universités et les écoles, ce que ne font pas les classements internationaux essentiellement fondés sur des indicateurs de recherche. En définitive, le classement de Shanghai privilégie les très grandes universités fondées sur le modèle anglo-saxon plutôt que les universités fonctionnant sur le modèle européen.

http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid91959/classement-de-shanghai-2015-la-france-dans-les-5-premiers-pays-mondiaux.html

 

 Shanghai 2015 : Top 20 mondial en 2015 :

  1. Université d’Harvard (USA) ;
2. Université de Stanford (USA) ;
3. MIT (USA) ;
4. Université de Berkeley, Californie (USA) ; 5. Université de Cambridge (UK) ;
6. Université de Princeton (USA) ;
7. Caltech (USA) ;
8. Université de Columbia (USA) ;
9. Université de Chicago (USA) ; 10. Université d’Oxford (UK) ; 11. Université de Yale (USA) ; 12. UCLA (USA) ; 13. Université de Cornell (USA) ;
14. Université de San Diego, Californie (USA) ;
15. Université de Washington (USA) ;
16. Université Johns-Hopkins (USA) ;
17. Université de Pennsylvanie (USA) ;
18. University College London (UK) ;
19. Université de San Francisco, Californie (USA) ; 20. Institut de technologique de Zurich (Suisse).
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