Identifier les établissements d’enseignement supérieur qui, historiquement, produisent un impact majeur. Tel a été l’objectif d’une étude de 2 chercheurs américains (Nature). Il ont recensé les 81 institutions dans le monde dont au moins trois anciens étudiants ont reçu un Nobel (chimie, médecine, physique, économie) entre 1905 et 2015 puis rapporté ce nombre de Nobel au nombre total de leurs diplômés.
Maurice Jarnoux/Paris Match/Getty
C’est l’ENS qui arrive en tête et qui est donc la première institution au monde pour la proportion de Nobel parmi ses anciens étudiants. L’ENS (score de 0,00135) est très loin devant le 2ème, Caltech (score de 0,00067) et le 3ème, Harvard (score de 0,00032), l’Ecole Polytechnique arrivant 6ème (score de 0,00025) avec un score similaire à ceux de Cambridge et du MIT.
Top Nobel-producing undergraduate institutions
Rank | School | Country | Nobelists per capita |
1 | École Normale Supérieure | France | 0.00135 |
2 | California Institute of Technology | US | 0.00067 |
3 | Harvard University | US | 0.00032 |
4 | Swarthmore College | US | 0.00027 |
5 | Cambridge University | UK | 0.00025 |
6 | École Polytechnique | France | 0.00025 |
7 | Massachusetts Institute of Technology | US | 0.00025 |
8 | Columbia University | US | 0.00021 |
9 | Amherst College | US | 0.00019 |
10 | University of Chicago | US | 0.00017 |
Source: Jonathan Wai & Stephen Hsu
Toutefois, les performances de la France ont décliné au cours du temps. US universities, which now make up almost half of the top 50 list, began to dominate after the Second World War. Whereas French representation in the Nobel ranks has declined over time, top-ranked ENS has remained steady in its output.
Remarquons que parmi les anciens élèves de l’ENS, on compte aussi la totalité des dix Médailles Fields françaises, plus de la moitié des Médailles d’or du CNRS et plusieurs centaines d’académiciens.
Remarquons aussi que l’excellente position de l’ENS, grande école s’il en est, est un hommage à son processus sévère de sélection de ses étudiants. Le critère utilisé est le ratio entre le nombre de prix Nobel et le nombre d’étudiants diplomés. Mathématiquement, le score est autant dû au (fort) nombre de Nobel qu’au (faible) nombre d’étudiants rigoureusement sélectionnés. Intéressant à une époque où, pour beaucoup, big is beautiful et où est est défendu le droit à la poursuite d’étude en master…
Pour l’anecdote, il semblerait que ce soit le vétérinaire et microbiologiste français Gaston Ramon (1886—1963), développeur d’un vaccin contre la diphtérie, qui soit champion du monde (malheureux) des nominations sans prix. Il aurait été bénéficiaire de 155 nominations sans jamais avoir le prix !
LAPI/Roger Viollet/Getty Images
http://www.nature.com/news/where-nobel-winners-get-their-start-1.20757
http://www.nature.com/news/close-but-no-nobel-the-scientists-who-never-won-1.20781
Le dénominateur ça compte énormément !